Nations UniesLes Occidentaux durcissent le ton envers le régime syrien
Européens et Américains mettent la pression sur le gouvernement syrien: ils vont présenter rapidement au Conseil de sécurité une «menace claire de sanctions» si Damas n'applique pas le plan de paix de Kofi Annan.

Européens et Américains mettent la pression sur la Syrie à l'ONU.
Les Occidentaux ont déposé mercredi à l'ONU un projet de résolution menaçant le gouvernement syrien de sanctions s'il ne cesse pas ses attaques à l'arme lourde. Le camp Assad a enregistré une nouvelle défection, celle de son ambassadeur en Irak.
Dans leur texte, Européens et Américains donnent dix jours à Damas pour retirer ses troupes et armes lourdes des villes rebelles, sous peine de sanctions économiques.
Cette résolution, préparée par les Etats-Unis, la France, le Royaume-Uni et l'Allemagne, commencera à être discutée jeudi, selon des diplomates.
Elle fait référence à l'article 41 de la charte de l'ONU, qui prévoit des sanctions diplomatiques et économiques, comme un embargo, pour faire plier un pays récalcitrant, mais pas une intervention militaire.
Plus de 17 000 tués évoqués
La résolution prolonge pour 45 jours la Mission des observateurs de l'ONU en Syrie (MISNUS), dont le mandat expire le 20 juillet. La Russie a proposé mardi une résolution rivale qui renouvelle aussi ce mandat mais n'évoque pas de sanctions.
Moscou et Pékin ont déjà utilisé deux fois leur droit de veto pour bloquer des résolutions occidentales menaçant leur allié syrien de sanctions. La répression du mouvement populaire et les combats en Syrie ont fait plus de 17 000 tués depuis mars 2011, d'après une ONG syrienne.
Selon des diplomates, le médiateur international Kofi Annan a demandé mercredi au Conseil de sécurité, par vidéoconférence, d'intensifier la pression sur les protagonistes en Syrie.
A Genève, Kofi Annan, qui vient d'effectuer une tournée à Damas, Téhéran et Bagdad, a dit que l'Iran et l'Irak continuaient à soutenir son plan en six points adopté par le Conseil en avril et non appliqué sur le terrain.
Appel lancé
A Bagdad, l'ambassadeur de Syrie, Naouaf Fares, a fait défection et a appelé l'armée à «tourner ses canons et ses chars vers les criminels du régime».
Sa défection porte un nouveau coup au régime syrien, quelques jours après celle de Manaf Tlass, un général proche du président Assad.
«Je déclare ma défection de ma mission en tant que représentant de la République Arabe Syrienne en Irak et mon retrait des rangs du parti Baas» (au pouvoir en Syrie), dit l'ambassadeur dans un message vidéo diffusé par la chaîne de télévision Al-Jazira.
Au moins 52 tués récemment «J'appelle de même tous les gens dignes et libres de la Syrie, surtout les militaires, à rejoindre immédiatement les rangs de la révolution», poursuit l'ambassadeur - qui n'a pas précisé où il se trouvait - avant de lancer: «Tournez vos canons et vos chars vers les criminels de ce régime qui tuent le peuple».
Dignitaire de la tribu sunnite Ogeïdat alliée de longue date de la minorité alaouite dont Bachar al-Assad est issu, il est originaire de Deir Ezzor, grande ville de l'Est syrien qui a essuyé de violents assauts des forces gouvernementales.
Sur le terrain, les violences ne faiblissent pas, faisant encore mercredi au moins 52 tués à travers le pays après 82 tués mardi, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).