Fédérales 2015: Les partis réclament un candidat collégial au Conseil fédéral

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Fédérales 2015Les partis réclament un candidat collégial au Conseil fédéral

Les conditions des partis pour une élection au Conseil fédéral commencent à se préciser. Si l'UDC veut un 2e siège, son candidat devra respecter la collégialité.

Qui siégera au Conseil fédéral dès le 1er janvier? Y aura-t-il un 2e UDC? Réponse le 9 décembre.

Qui siégera au Conseil fédéral dès le 1er janvier? Y aura-t-il un 2e UDC? Réponse le 9 décembre.

Keystone

Alors qu'au lendemain des élections fédérales, l'UDC revendique haut et fort un deuxième siège au Conseil fédéral, les conditions des autres partis commencent à se préciser. Au centre des inquiétudes figure le respect de la collégialité.

Seul parti à soutenir ouvertement les démocrates du centre dans leur volonté de placer un nouveau représentant au gouvernement, le PLR n'en demeure pas moins ferme: «Une fois élu, un conseiller fédéral n'appartient plus à son parti. La collégialité, c'est ce que nous attendons avant tout d'un éventuel deuxième conseiller fédéral UDC. En particulier sur la question des bilatérales», a indiqué lundi Christian Lüscher, vice-président du PLR.

Dimanche soir, lors de la «ronde des éléphants» diffusée sur la RTS, le président des libéraux-radicaux Philipp Müller avait déjà insisté sur le fait que le cas échéant, le nouvel élu conservateur devrait défendre les bilatérales. Mais aussi la Convention européenne des droits de l'homme et le droit international impératif.

Le précédent Blocher

«La collégialité est une règle essentielle», confirme Dominique de Buman, le vice-président du PDC. Et de préciser au passage que cette remarque est «valable pour tous les candidats» au gouvernement, quel que soit leur parti.

Sans surprise, on se montre peu loquace du côté du PBD sur la question d'un deuxième siège du parti blochérien au Conseil fédéral «tant qu'Eveline Widmer-Schlumpf n'aura pas pris sa décision». Le vice-président du parti Lorenz Hess souligne tout de même que pour «être acceptable, un candidat UDC devrait faire preuve d'esprit d'équipe».

«Je pense que de tels candidats existent», note le conseiller national bernois. «Mais il faudra faire très attention à ce sujet: après son élection au Conseil fédéral, Christoph Blocher avait dit qu'il serait collégial et quelques semaines plus tard, il a prouvé le contraire.» Cette dernière remarque fait bondir Oskar Freysinger, vice-président de l'UDC: «Nous avons toujours été collégiaux! Même Blocher était collégial!»

Il faudra davantage qu'un coup de gueule du conseiller d'Etat valaisan pour convaincre la vice-présidente du PS Géraldine Savary. «Quand je vois comment travaille Ueli Maurer, j'imagine mal comment un conseiller fédéral UDC pourrait respecter les positions collégiales.»

Dès lors, il faudrait selon la sénatrice vaudoise dénicher un candidat UDC dont les positions soient «un minimum en accord avec les nôtres». Mais comme «il n'y a pas un seul des papables qui s'est exprimé en faveur des bilatérales», cette mission paraît difficile.

Candidature latine

Parmi les autres revendications du PS figure «le respect de la diversité». Si elle ne se fait «pas d'illusions sur l'élection d'une femme UDC», Géraldine Savary estime que le parti conservateur pourrait «au moins mettre en avant un candidat latin».

Cette requête socialiste, relayée dans les médias par le président socialiste Christian Levrat, est soutenue par le PBD, selon Lorenz Hess. «C'est un critère que nous prendrions en compte.»

Du côté du PDC, la position est moins claire. Alors que le président Christophe Darbelly a déjà plaidé à plusieurs reprises pour un candidat latin, Dominique de Buman - pourtant président de l'organisation Helvetia Latina - estime que la composition actuelle du gouvernement «n'est pas scandaleuse pour les francophones». Selon le Fribourgeois, «le seul vrai manque, c'est un italophone».

Toutes ces doléances laissent Oskar Freysinger de marbre. «Ce deuxième siège revient à l'UDC. Et nous sommes souverains pour décider quel sera le profil de notre candidat.»

(ats)

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