Canton de Saint-Gall: «Les personnes ivres ont toujours droit aux langes»

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Canton de Saint-Gall«Les personnes ivres ont toujours droit aux langes»

Avec le carnaval qui va bientôt débuter, l'hôpital cantonal de Saint-Gall se prépare aux excès éthyliques. Le médecin-chef adjoint des admissions aux urgences témoigne.

par
Pascal Schmuck
Zurich
Dans quelques régions de Suisse, comme ici à Brunnen (SZ), le carnaval a déjà commencé.

Dans quelques régions de Suisse, comme ici à Brunnen (SZ), le carnaval a déjà commencé.

Keystone

Plusieurs cantons alémaniques se préparent à la saison du Carnaval, ou Fasnacht. Un évènement qui représente toujours une période intense pour l'hôpital cantonal de Saint-Gall, soumis à un afflux d'intoxications éthyliques durant cette période, comme le rapporte 20 Minuten.

Dieter von Ow, médecin-chef adjoint des admissions aux urgences, précise que le nombre de 260 cas recensés chaque année pourrait être encore plus élevé. «Si quelqu'un vient chez nous avec des blessures, ce qui est souvent le cas, il est enregistré aux urgences sous un autre diagnostic selon les circonstances.»

Police et securitas

C'est surtout la catégorie d'âge entre 21 et 30 ans qui est concernée par l'abus d'alcool à cette période. Chaque patient fait l'objet d'un examen médical et il est réhydraté par perfusion, ce qui permet également d'éliminer l'alcool plus rapidement de l'organisme. Mais ce sont surtout les jeunes qui posent problème. «Ils sont souvent accompagnés de toute leur clique(fanfare, ndlr) qui provoque alors une émeute aux urgences».

Et comme les membres de la clique sont souvent eux-mêmes sous l'influence de l'alcool, il s'ensuit des débordements comme des agressions, des insultes ou des dégradations. «Nous devons parfois appeler la police pour mettre de l'ordre.» La situation s'est toutefois calmée depuis qu'un securitas avec un chien monte la garde les week-ends et les jours de fête. «Il y a encore des incidents lorsque les patients sont seuls avec le corps médical.»

Pour Dieter von Ow, l'alarme doit être donnée lorsqu'un fêtard ne peut plus marcher seul. «Un soutien doit alors être donné car le risque de blessures est grand.» Les décès dus aux blessures interviennent souvent dans ce genre de cas, même s'il est rare que la consommation d'alcool seule entraîne la mort.

L'art délicat de la prévention

On ne vide plus non plus l'estomac des patients, assure le médecin-chef adjoint. «Nous savons de nos jours que cela n'a guère d'influence en cas d'intoxication par l'alcool» et les risques associés à cette pratique sont plus importants que ses avantages. Les couches-culottes sont en revanche toujours d'actualité, surtout si le fêtard perd le contrôle de ses fonctions corporelles de base. «Le patient reste sous surveillance jusqu'à ce que nous ayons établi qu'il ne court plus de danger.»

Le médecin-chef adjoint recommande aux jeunes de se chercher une clique qui accepte les abstinents. Ou au moins une qui n'élève pas la consommation d'alcool au rang d'obligation. Et d'évoquer ces jeunes qui finissent presque chaque week-end dans son service. «Les mesures de prévention sont délicates car elles doivent commencer avant qu'on n'en soit à ce stade.»

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