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ImmobilierLes problèmes sont structurels à Genève, selon Avenir Suisse

Les problèmes du marché immobilier à Genève sont d'ordre structurel, selon Avenir Suisse. La fondation préconise de modifier la législation cantonale pour sortir d'une situation chronique de pénurie.

Xavier Comtesse, directeur romand d'Avenir Suisse.

Xavier Comtesse, directeur romand d'Avenir Suisse.

Keystone

Les problèmes du marché immobilier à Genève sont d'ordre structurel, selon Avenir Suisse. La fondation préconise de modifier la législation cantonale pour sortir d'une situation chronique de pénurie.

«La situation s'est aggravée. La population en a assez et veut un changement», a affirmé mardi au Club suisse de la presse le directeur romand d'Avenir Suisse Xavier Comtesse, selon lequel la situation politique est favorable à des réformes du marché du logement, bloqué depuis des lustres à Genève.

Selon Xavier Comtesse, les problèmes de mobilité sur l'Arc lémanique atteignent un point limite, avec «une autoroute bouchée le matin et le soir» et des «incidents à répétition sur la ligne ferroviaire Genève-Lausanne».

Développement en jeu

Quelque 85'000 personnes viennent travailler tous les jours à Genève, de France voisine et de Vaud, faute de pouvoir se loger dans le canton. Les problèmes de logement et de mobilité sont tels, d'après Avenir Suisse, que le développement futur de Genève est en jeu.

L'étude d'Avenir Suisse, «Une pénurie fait maison», affirme que le manque de logements à Genève n'a pas pour raison principale la demande en hausse, provoquée par l'afflux de travailleurs étrangers, en majorité des universitaires. Elle trouve son origine dans le mauvais fonctionnement du marché.

A Zurich et à Genève, la population a augmenté de 8% environ entre 2005 et 2011. A Zurich, la hausse des logements construits est en phase et atteint les 8%, alors qu'à Genève elle ne dépasse pas les 5% sur la même période.

Malgré les promesses, à peine 1020 constructions ont été menées à bien entre avril 2011 et mars 2012 à Genève. Au 1er juin, un appartement sur 300 était vacant.

Pour les loyers, l'écart entre l'Arc lémanique et le reste de la Suisse se creuse depuis le début des années 2000. Les loyers des nouveaux baux se sont envolés autour du lac Léman ( 5,6% par an), soit le double de la région zurichoise.

Réglementation cantonale

«La pénurie genevoise est provoquée par la réglementation cantonale, qui a pour conséquence de réduire l'offre de terrains et de logements vacants», a relevé l'auteur de l'étude Marco Salvi.

Les locataires restent dans leur appartement pour ne pas subir une hausse de loyer, ce qui gèle le marché, et ils ne sont pas incités à le rénover. Tout le système genevois de maîtrise du foncier par les pouvoirs publics est dysfonctionnel. Il cherche inutilement à imposer un «juste prix» des terrains et des loyers, selon Avenir suisse.

La fondation propose d'abolir la Loi sur les démolitions, transformations et rénovations de maisons d'habitation (LDTR). Il faut aussi libérer les prix, sacrifier une partie de la zone agricole «surdimensionnée» et densifier la ville.

Réactions

La Chambre genevoise immobilière (CGI) a réagi positivement à l'étude d'Avenir Suisse, «Une pénurie fait maison». En revanche, l'Association suisse des locataires (Asloca), sans tout rejeter, a affirmé que la solution n'était pas là.

Les propositions tendant à alléger et réformer le carcan législatif et les contrôles de toutes natures sont les bienvenues, souligne la Chambre genevoise immobilière (CGI) dans un communiqué, en réaction à l'étude d'Avenir Suisse publiée mardi.

Ces contrôles (taille de logements, prix des terrains, prix de vente, loyers) étouffent le dynamisme de la place immobilière genevoise et leur suppression est indispensable, relève la CGI.

De son côté, Me Christian Dandres a affirmé au nom de la section genevoise de l'Asloca le point de vue opposé. «Il faut une régulation du marché. Le problème est que les outils de régulation n'ont pas été utilisés correctement», a-t-il déclaré à l'ats.

Il rejoint cependant Avenir Suisse en soutenant les propositions de densification de la construction et de déclassement plus rapide de terrains agricoles. Le plan directeur cantonal doit être rapidement adopté et mis en oeuvre, selon lui.

(ats)

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