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Affaire DSKLes prostituées évoquent des scènes bestiales avec DSK

Le Monde a publié plusieurs extraits de procès-verbaux d'escort-girls interrogées dans l'affaire du Carlton de Lille. Les témoignages contre Dominique Strauss-Kahn sont édifiants.

Christine Talos
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Christine Talos
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Des «filles», des «copines», des «petites», mais aussi du «matériel», voire des «cadeaux»: c'est ainsi que Dominique Strauss-Kahn nomme les compagnes de ses parties fines, le plus souvent des prostituées, dans des sms échangés avec Fabrice Paskowski, un industriel et ami de l'ex-patron du FMI.

C'est la réalité qui transparaît dans les procès verbaux de la garde à vue de DSK qu'a pu se procurer Le Monde mercredi. Une réalité que ne nie pas Dominique Strauss-Kahn, mais qu'il justifie en disant qu'il est «plus rapide d'employer des mots plutôt qu'une liste de prénoms».

Ces procès-verbaux révèlent aussi l'ampleur des parties fines, de Paris à Washington en passant par des dancings paumés en Belgique, dans lesquelles étaient impliquées DSK, entre soirées échangistes et agapes en tout genre. Des festivités au casting soigneusement établi organisées à coup de milliers de SMS entre les deux compères libertins.

Scènes bestiales et violentes

Hic: les participantes, également interrogées par les enquêteurs, accablent Dominique Strauss-Kahn, en expliquant de façon quasi-clinique le sort qui leur a été réservé. Ainsi Inès, une Parisienne attirée deux fois à son insu, parle d'«abattage». Une autre, Marion, estime qu'il s'agissait de «pure consommation sexuelle». Elles évoquent toutes les deux des scènes «bestiales» et violentes.

Marion raconte également avoir été immobilisée de force par les poignets, sans qu'aucun des hommes dans la pièce n'intervienne. «L'escorting n'est pas de la prostitution à 30 euros, note-t-elle. C'est rare d'y trouver des gens qui manquent de respect comme l'a fait notamment DSK».

Prostituées ou pas prostituées?

Les magistrats ont placé DSK sous contrôle judiciaire avec versement d'une caution de 100'000 euros et lui interdisent tout contact avec la presse. Ils cherchent notamment à déterminer si le mari d'Anne Sinclair savait que les participantes à ces soirées libertines étaient rémunérées.

Selon eux, DSK ne pouvait pas ignorer que certaines étaient des prostituées. «En y réfléchissant maintenant, je pense que j'ai été naïf», confesse-t-il dans l'un des procès-verbaux. Pourquoi ne demandait-il jamais aux filles quelles étaient leur vie, leur profession ? «En ce qui me concerne, je n'interroge pas les gens sur leur vie privée», répond-il.

Ses avocats, eux, ne nient pas le libertinage de DSK, mais rappellent que cela n'est interdit nulle part dans le code pénal.

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