SyrieLes rebelles se retirent d'un quartier clé d'Alep
Les insurgés syriens ont admis jeudi avoir dû se retirer du quartier stratégique de Salaheddine, à Alep, théâtre de violents combats avec le régime. L'Iran a de son côté organisé une réunion internationale pour, officiellement, trouver une issue négociée au conflit syrien.

Les rebelles se retirent du quartier stratégique de Salaheddine, à Alep.
Les rebelles de l'Armée syrienne libre (ASL) qui combattent à Alep, poumon économique du pays où les combats font rage depuis le 20 juillet, ont indiqué s'être retirés du quartier de Salaheddine face à un bombardement particulièrement violent des forces du régime.
Les brigades de l'ASL vont «constituer un nouveau front vers Seif al-Dawla et Machhad», deux quartiers plus à l'est, a indiqué Wassel Ayoub, commandant de la brigade Nour al-Haq de l'ASL. Un autre combattant rebelle a affirmé que les combats avaient fait une trentaine de morts en deux jours.
Prochaine bataille à Soukkari
Une source de sécurité à Damas a elle affirmé que «l'armée avançait rapidement en direction de Seif al-Dawla, mais que la prochaine bataille devrait avoir lieu à Soukkari», un fief des rebelles plus au sud.
«Seulement 10% des renforts de l'armée ont été utilisés jusqu'à présent dans la bataille», a ajouté cette source, qui avait auparavant indiqué que 20'000 militaires avaient été déployés dans la région d'Alep pour mener cette bataille cruciale pour le régime.
A la frontière turque, l'afflux des réfugiés se poursuit. Ces deux derniers jours, plus de 2000 personnes se sont présentées. Depuis le début de l'insurrection en mars 2011, plus de 50'000 Syriens se sont réfugiés en Turquie, selon Ankara. Ils sont accueillis dans neuf camps établis le long de la frontière.
Réunion à Téhéran
A Téhéran, le gouvernement iranien, principal allié régional de Damas, a organisé une conférence «consultative» en présence de représentants de 29 pays partageant l'approche «réaliste» perse, parmi lesquels la Russie, la Chine, l'Irak, le Pakistan, la Jordanie et l'Inde. Aucun n'a apporté son soutien aux insurgés ni demandé le départ du président syrien Bachar al-Assad.
La Russie et la Chine se sont opposées depuis plusieurs mois au Conseil de sécurité de l'ONU à toute résolution condamnant le régime de Damas.
Appel à négocier
A l'issue de la réunion, le ministre iranien des Affaires étrangères Ali Akbar Salehi a appelé l'opposition syrienne «à négocier et à coopérer avec le gouvernement syrien pour accélérer les réformes».
«Ce serait une erreur de penser qu'en continuant les pressions et les actions imprudentes, le gouvernement syrien finira par s'effondrer», a-t-il ajouté sans citer les Occidentaux, la Turquie ou les puissances du Golfe, qui soutiennent la rébellion. «Par une telle ingérence, ils aggravent la crise.»
Selon la télévision, les pays représentés à la réunion appellent à un cessez-le-feu de trois mois afin de laisser place au dialogue.
A l'ouverture de la conférence, M. Salehi, a rejeté toute intervention militaire étrangère en Syrie. Il avait auparavant affirmé que la chute brutale du régime serait catastrophique et signifierait «l'éclatement» de la Syrie.
Iraniens enlevés
Egalement présente, la coordinatrice de l'ONU à Téhéran, Consuelo Vidal-Bruce, a lu une déclaration du secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon dénonçant la poursuite des combats.
La conférence de Téhéran suscite le plus grand scepticisme dans les milieux diplomatiques occidentaux.
La position de la République islamique est compliquée par la capture samedi dernier de 48 Iraniens par les rebelles en Syrie. Téhéran affirme que ce sont des pèlerins, tout en reconnaissant que certains d'entre eux sont des militaires ou des gardiens de la révolution à la retraite.
Les insurgés ont affirmé que trois de ces prisonniers avaient été tués par un bombardement aérien des gouvernementaux, mais un responsable iranien a assuré jeudi que tous étaient en vie et en bonne santé.
Nouveau premier ministre nommé
A Damas, Bachar al-Assad a nommé jeudi à la tête du gouvernement le ministre de la Santé, Wael al-Halki, pour remplacer l'ex-premier ministre Ryad Hidjab, qui a fait défection lundi.