DanemarkLes réfugiés sont démunis et il n'y a rien à confisquer
Après onze jours d'application de la nouvelle loi, la police n'a toujours pas mis la main sur le moindre bien de valeur chez les migrants arrivés dans le pays.

Les migrants sont arrivés en masse au Danemark l'an dernier et 21'000 demandes d'asile y ont été déposées. (image d'archive)
La police danoise, autorisée à confisquer aux demandeurs d'asile leur argent et biens de valeur pour financer leur séjour, a révélé mardi être restée bredouille les onze premiers jours d'application de cette loi controversée. Dans la semaine du 8 au 14 février, 230 personnes ont demandé l'asile au Danemark, selon les services de l'immigration.
«Rien» n'a été saisi dans le cadre de cette loi, entrée en vigueur le 5 février, a indiqué une porte-parole de la police à l'AFP.
Les forces de l'ordre ont pour consigne de prendre le liquide au-delà de 10'000 couronnes (environ 1500 fr.) ou les objets dont la valeur dépasse cette somme, à l'exception de ceux ayant une valeur sentimentale comme les alliances.
Une loi de dissuasion
Les élus qui critiquent la loi, minoritaires dans le pays, y voient une preuve que cette loi est avant tout symbolique.
«Je ne pense pas qu'il se soit agi à aucun moment de récolter de l'argent», a déclaré à l'AFP une porte-parole de l'Alliance rouge-verte, Pernille Skipper, dénonçant une mesure «symbolique» pour «effrayer les réfugiés et les inciter à aller dans d'autres pays que le Danemark».
Martin Henriksen, un porte-parole du Parti populaire danois, formation anti-immigration favorable à la loi, a répliqué qu'il était «trop tôt pour évaluer la loi».
Cette disposition fait partie d'une réforme destinée à dissuader les réfugiés à demander l'asile dans le pays, que ses détracteurs ont comparé à la spoliation des biens des juifs pendant la seconde guerre mondiale.
Le Danemark, qui compte 5,6 millions d'habitants, a reçu 21'000 demandes d'asile l'an dernier, devenant – proportionnellement à sa population – l'un des pays européens à accueillir le plus de réfugiés.