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FranceLes salaires de patrons de firmes publiques seront limités

Le ministre Pierre Moscovici a précisé qu'un décret serait pris d'ici fin juillet pour limiter de un à 20 l'amplitude entre les rémunérations les plus basses dans une entreprise et celles de ses patrons.

Keystone

Les rémunérations des patrons d'entreprises publiques seront plafonnées à 450'000 euros (540'000 francs) annuels en France, dès cette année ou l'an prochain selon les sociétés, pour des raisons de justice et de morale, a annoncé mercredi le ministre des finances Pierre Moscovici.

Moins d'une vingtaine de dirigeants dépassent actuellement ce plafond, a-t-on précisé au ministère des finances.

Concernant par ailleurs les rémunérations supplémentaires telles que les stocks options, les parachutes dorés et retraites chapeau, un projet de loi sera soumis au Parlement à l'automne, a précisé Pierre Moscovici.

Le ministre a expliqué cette décision par la nécessité selon lui de «moraliser les entreprises publiques» et de respecter des «exigences de justice, de transparence et d'exemplarité» en cette période de crise. Les rémunérations des dirigeants dans les entreprises publiques seront plafonnées dès 2012 ou 2013 selon les sociétés, a-t-il indiqué.

Montant pas dissuasif

«Gagner 450'000 euros par an ne me paraît pas dissuasif si on veut avoir à la tête de nos entreprises des hommes et des femmes de qualité», a-t-il déclaré à l'issue du conseil des ministres, auquel il a présenté une «communication» sur ce sujet.

«Là ou l'Etat n'est pas pas majoritaire, je donnerai des instructions fermes à nos représentants pour qu'ils portent les mêmes exigences», a-t-il précisé, se disant confiant que la voix du gouvernement serait «soutenue par les autres actionnaires».

Fin mai, l'Etat avait convaincu les autres actionnaires de voter contre l'octroi d'une prime de non-concurrence de 400'000 euros à l'ancien patron d'Air France/KLM, Pierre-Henri Gourgeon. Il s'était aussi opposé à des avantages financiers concédés au PDG de l'équipementier aéronautique et de défense Safran, dont l'Etat détient 30% des droits de vote.

(ats)

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