ÉlectionsLes Serbes appelés aux urnes pour les législatives
Le suspense n'est guère au rendez-vous pour ces élections législatives, qui devraient renforcer le pouvoir du parti du président Aleksandar Vucic.

Les partis d'opposition ont expliqué que des élections libres sont impossibles du fait de la distorsion du paysage médiatique et démocratique.
Les Serbes votent dimanche lors d'élections législatives, qui devraient conforter le pouvoir du parti du président Aleksandar Vucic, sorti plus fort que jamais de la crise liée au coronavirus. Les principaux partis d'opposition ont en outre décidé de boycotter le scrutin.
Même si Aleksander Vucic ne se présente pas à ces premières élections nationales en Europe depuis la pandémie, son nom figure sur les bulletins en tant que patron du parti serbe du progrès (SNS, centre-droit), au pouvoir depuis huit ans.
Les partis d'opposition ont expliqué que des élections libres sont impossibles du fait de la distorsion du paysage médiatique et démocratique. «S'il n'y a même pas une chance théorique d'avoir une compétition entre différentes idées, différents concepts, on ne peut pas parler d'élections», a dit Dobrica Veselinovic, jeune militant du mouvement d'opposition Ne Davimo Belgrade. «Il s'agit juste d'officialiser un état de fait».
Sondages très favorables
Le suspense n'est guère au rendez-vous. D'après une enquête de l'agence Faktor plus, le SNS pourrait rafler 60% des suffrages, devant le parti socialiste (SPS), son partenaire dans la coalition au pouvoir, crédité d'environ 12%. La plus grande inconnue reste le taux de participation entre les peurs liées au coronavirus et les électeurs qui iront pêcher à la ligne, estimé par Faktor Plus à 34%.
La constitution confère au président un rôle honorifique, mais Aleksandar Vucic est sans conteste celui qui prend les décisions. Le nom du futur premier ministre, en cas de victoire, n'a pas été annoncé. Les affiches électorales ne sont pas siglées SNS, mais proclament: «Aleksandar Vucic pour nos enfants». Les analystes parlent de «système autoritaire concurrentiel». «On a une concurrence mais les protagonistes ne sont pas égaux», a déclaré à l'AFP Dusan Spasojevic, professeur de sciences politiques à l'université de Belgrade.
«Les élections ne sont pas libres, car l'environnement médiatique n'est pas libre. Les institutions ne sont plus indépendantes, si bien qu'il est très difficile pour quelqu'un de défier le gouvernement dans les urnes», ajoute Florian Bieber, spécialiste des Balkans. Environ 6,5 millions d'électeurs, y compris la diaspora, sont appelés à voter entre 07h00 et 20h00. Les premiers résultats sont attendus en soirée.