StockholmLes Suédois unis contre le terrorisme
Quelque 20'000 Suédois se sont rassemblés ce dimanche à Stockholm pour dire leur rejet du terrorisme.
Des milliers de personnes ont manifesté dimanche leur rejet du terrorisme à Stockholm, deux jours après l'attentat au camion bélier qui a fait quatre morts et une quinzaine de blessés. Le suspect principal de l'attaque, favorable aux thèses djihadistes, s'était vu refuser un permis de séjour en 2016.
Le suspect, un Ouzbek de 39 ans, montrait «de l'intérêt pour des organisations extrémistes comme le groupe Etat islamique (EI)», a déclaré dimanche le chef de la police nationale, Jonas Hysing, au cours d'une conférence de presse, sans donner d'autre précision.
L'homme avait «demandé un permis de séjour en 2014 mais l'Office suédois des migrations l'a débouté en juin 2016 et a émis un avis d'expulsion», a-t-il précisé. «En décembre 2016, l'Office des migrations l'a informé qu'il avait un mois pour quitter le pays. En février de cette année, la police a été saisie pour faire exécuter la décision parce qu'il n'était plus localisable», a dit M. Hysing.
Les autorités ont perdu sa trace jusqu'à l'attentat de vendredi. Il est soupçonné d'avoir été au volant du poids lourd qui a foncé dans la foule, avant d'encastrer le véhicule dans la façade d'un grand magasin du centre de Stockholm. Poursuivi pour complicité d'acte terroriste, il s'est vu attribuer un avocat commis d'office.
Deuxième arrestation
Par ailleurs, la police suédoise a arrêté et placé en garde à vue un second suspect, ont confirmé les autorités judiciaires. Ce dernier est poursuivi pour complicité d'acte terroriste, a précisé le procureur de Stockholm, sans préciser les liens entre les deux personnes.
La police avait annoncé un peu plus tôt qu'elle interrogeait encore au total cinq personnes dans le cadre de l'enquête sur l'attentat. Plusieurs perquisitions ont été menées au cours du week-end.
Hommage et drapeaux en berne
L'attentat, dont la méthode rappelle celle employée précédemment à Nice, Berlin et Londres, a profondément bouleversé la Suède. Dimanche, plus de 20'000 personnes ont participé à la «manifestation pour l'amour» initiée sur Facebook, selon la mairie de la capitale.
Bras dessus, bras dessous près de drapeaux suédois en berne, la foule a observé une minute de silence. «La peur ne peut régner, le terrorisme ne peut jamais gagner», a lancé la maire de Stockholm, Karin Wanngård. «Nous vaincrons grâce à l'ouverture et la sollicitude», a-t-elle affirmé.
«Nous ne répondons pas avec la peur, nous répondons avec l'amour», proclamait un panneau brandi par une femme voilée. Une cérémonie d'hommage officielle se tiendra également lundi à midi, a annoncé le premier ministre Stefan Löfven. Ce dernier a par ailleurs décidé un renforcement des contrôles aux frontières.
Identité des victimes
La police suédoise a par ailleurs révélé que les quatre victimes de l'attentat de vendredi étaient deux Suédois, un ressortissant britannique et un ressortissant belge, une femme selon le chef de la diplomatie belge Didier Reynders. Une fillette suédoise de 11 ans a perdu la vie, ont encore précisé les autorités suédoises.
Parmi les blessés, une dizaine (neuf adultes et un enfant) était encore hospitalisée dimanche matin, dont quatre dans un état grave, selon les autorités sanitaires.
Engin suspect en Norvège
En Norvège voisine, la police a annoncé pour sa part avoir neutralisé un engin suspect «ressemblant à une bombe» près du centre-ville d'Oslo. Une personne a été arrêtée dimanche. Le niveau d'alerte dans le pays a été relevé après l'arrestation d'un jeune Russe de 17 ans soupçonné d'avoir déposé l'engin explosif.
Le service de renseignement norvégien dit désormais juger une attaque «probable» plutôt que «possible» en raison notamment d'un risque de contagion après l'attentat de Stockholm.