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StatistiquesLes Suisses jouent toujours plus aux jeux de hasard

Le nombre de personnes ayant joué au moins une fois au cours des douze derniers mois est en hausse: de 41,7 à 46,6%. La part des joueurs fréquents a en revanche baissé.

Seuls 6,5 % des sondés (soit 440'000 personnes) ont joué dans des casinos.

Seuls 6,5 % des sondés (soit 440'000 personnes) ont joué dans des casinos.

Keystone

Les Suisses sont plus nombreux à essayer de remporter le gros lot aux jeux de hasard. Selon un sondage, cinq millions ont joué, au moins une fois dans leur vie, en 2012, contre 2,8 millions cinq ans plus tôt. Mais le nombre d'accros et de comportements à risque est en recul.

Sur les 18'357 personnes sondées par l'institut Ferarihs, 73,6% se sont laissés tenter par des jeux de hasard, contre 60,5% en 2007. En extrapolant à l'ensemble de la population, on arrive respectivement à 5 et 3,8 millions, a indiqué ce mardi 4 novembre la Commission fédérale des maisons de jeu (CFMJ).

Le nombre de personnes qui ont cédé au moins une fois au cours des douze derniers mois est aussi en hausse: de 41,7 à 46,6%. La part des joueurs fréquents a en revanche baissé, de 18% à 17,1%.

Paris sportifs prisés

La grande majorité des joueurs n'ont pas de problème de jeu et 2,9% affichent un risque modéré. La part des joueurs vraisemblablement problématiques a baissé, de 1,5% en 2007 à 0,7% en 2012 et celle des cas vraisemblablement pathologiques de 0,5% à 0,4%.

D'une manière générale, les loteries et les paris sportifs sont les plus prisés: ils attirent 42,4% de joueurs, ou, extrapolé, 2,9 millions de personnes. Seuls 6,5 % des sondés (soit 440'000 personnes) ont joué dans des casinos.

Ces chiffres sont similaires à ceux d'autres études menées à l'étranger. La CFMJ se félicite du peu de cas problématiques. Elle y voit le résultat d'une mise en œuvre efficace des mesures de protection sociale. Pas besoin, selon elle, d'en rajouter d'autres.

Nouvelle loi prévue

Mais la nouvelle législation, actuellement en consultation, devra prévoir des mesures pour toutes les offres de jeu si l'on veut maintenir le cap, note la commission. Selon le projet du Conseil fédéral, les exploitants de jeux d'argent seront tenus de prendre des mesures en fonction du danger potentiel que présente chaque jeu, le verdict le plus sévère étant l'exclusion d'une personne.

Les cantons devront quant à eux proposer une offre de prévention et des possibilités de conseil et de traitement. Ils continueront de prélever auprès des entreprises de loteries et paris une taxe de 0,5% sur revenu brut des jeux, qui leur rapporte actuellement environ 5 millions par an.

La Confédération ne prévoit pas une telle taxe. Le gouvernement propose par ailleurs d'instituer une commission consultative chargée de conseiller toutes les parties intéressées en matière de prévention, de repérage précoce et de traitement du jeu excessif.

Pour le reste, la nouvelle législation vise à exonérer tous les gains des jeux d'argent de l'impôt, supprimer l'interdiction des casinos en ligne et autoriser les tournois de poker hors maison de jeu. Une série de mesures sont aussi prévues pour lutter contre les escroqueries et le blanchiment d'argent.

(ats)

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