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EgalitéLes Suissesses toujours bien moins payées que les hommes

Les salaires des femmes sont en moyenne inférieurs de 19,3% à celui des hommes.

L'écart se creuse en Suisse

L'écart se creuse en Suisse

Archives, Keystone

Côté salaires des femmes, la Suisse ne fait pas partie des pays qui montrent l'exemple en Europe. C'est ce que démontre une étude européenne, publiée quelques jours avant la journée internationale des femmes.

Dans l'Union européenne (UE), les salaires des femmes sont en moyenne inférieurs de 16,4% à celui des hommes. Les différences les plus grandes, selon les chiffres du bureau des statistiques Eurostat, ont été décelées en Allemagne, en République tchèque, en Autriche et en Estonie, avec des écarts oscillant entre 22 à 30%.

Avec 19,3%, la Suisse fait un peu mieux. La situation la plus favorable aux femmes en terme d'égalité salariale se rencontre en Slovénie, à Malte, en Pologne, en Italie et en Croatie avec des différences de salaires horaires bruts de l'ordre de 3 à 7% en 2013.

UE: écart en baisse

Signal positif, l'écart entre les salaires des deux sexes a diminué dans la plupart des pays depuis 2008, selon Eurostat. En revanche, il s'est creusé dans neuf pays, de façon la plus marquée au Portugal et en Espagne. En Suisse aussi, la situation s'est péjorée, en hausse de 0,9 point.

Autre point favorable: avec 76,6%, la Suisse détient la palme avec la Suède (77,2) et la Norvège (77,1) des pays qui connaissent les taux d'emplois des femmes les plus élevés. C'est aussi dans ces pays que l'on trouve le plus souvent des femmes travaillant à temps partiel.

En Suisse, elles étaient près des deux tiers (62,45%) en 2013 à travailler à temps partiel. Dans l'UE, cette proportion tombe à un tiers (31,8%).

Plafond de verre

La Suisse traîne aussi les pieds si l'on prend en compte le statut professionnel des femmes. Bien qu'elles représentent 46% de la population active, elles ne sont qu'un tiers à occuper les étages de la direction. Sur ce point-là, la situation est identique dans l'UE.

Les femmes sont en revanche surreprésentées dans des jobs de bureau ou dans des activités proches. On en comptait quelque 69% en Suisse dans ce secteur en 2013 et 67% dans l'UE.

Le taux de femmes à la tête d'entreprises évolue peu

e pourcentage de femmes occupant de hauts postes dans les entreprises suisses n'augmente que peu. Toute une génération doit d'abord s'habituer au bouleversement des rôles sociaux avant qu'un changement réel ne puisse s'opérer. Les femmes étrangères apportent un élan nouveau au marché du travail.

C'est en tout cas l'avis de Guido Schilling, directeur de la société éponyme spécialisée dans le placement de cadres supérieurs et auteur du rapport Schilling. L'étude sur l'évolution des directions d'entreprises et des organes d'administration des plus grands employeurs de Suisse paraît cette année pour la dixième fois.

Le taux de femmes qui dirigent une société stagne actuellement à 6%. Ce chiffre était de 4% il y a 10 ans. Cette faible évolution est notamment due au fait que le nombre de femmes arrivant à la tête d'une firme correspond souvent au nombre de femmes quittant une telle position.

«Il faut se rendre à la raison et se dire que cela ne sert à rien de forcer les femmes à occuper des postes de dirigeants. Un changement culturel doit s'opérer», a déclaré Guido Schilling devant les journalistes.

(ats)

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