Vote: Les Tessinois veulent mettre fin au dumping salarial

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VoteLes Tessinois veulent mettre fin au dumping salarial

Le 25 septembre, les Tessinois sont appelés à se prononcer sur deux initiatives et leurs contre-projets respectifs.

L'initiative UDC veut protéger le marché du travail local et permettre des «salaires dignes».

L'initiative UDC veut protéger le marché du travail local et permettre des «salaires dignes».

archive/photo d'illustration, Keystone

Les initiatives et leurs contre-projets visent à mettre un frein au «dumping» salarial dans le canton et à favoriser les travailleurs indigènes. Dans les deux cas, l'initiative populaire ainsi que sa version atténuée sont soumises au souverain.

Le texte de l'UDC intitulé «Les nôtres d'abord» exige de donner la préférence aux indigènes par rapport aux personnes non domiciliées en Suisse en cas de qualification égale pour un emploi. Cette mesure doit protéger le marché du travail local et permettre des «salaires dignes».

Une majorité bourgeoise regroupée autour du PDC est fondamentalement d'accord avec ce principe, mais doute de sa faisabilité. Le professeur de droit Giovanni Biaggini, de l'Université de Zurich, consulté en janvier, avait émis les mêmes réserves. Pour cette raison, les partis de droite ont formulé un contre-projet, adopté en juin par le parlement cantonal.

Ce projet alternatif part du principe que les exigences contenues dans l'initiative «Les nôtres d'abord» sont remplies au niveau national par la clause de sauvegarde «bottom up». Le canton du Tessin a mis ce modèle conçu par le professeur de l'EPFZ Michael Ambühl sur la table dans le cadre des discussions sur l'application de l'initiative sur l'immigration acceptée le 9 février 2014.

Frontaliers visés

Canton frontalier, le Tessin a avancé ce modèle - avant tout élaboré pour les frontaliers italiens - car il a l'avantage, à ses yeux, de se passer de contingents ou de limites d'immigration rigides. Le gouvernement cantonal recommande d'accepter le contre-projet.

La deuxième initiative a été lancée par le Mouvement pour le socialisme (MPS), appuyé par les syndicats. Elle demande notamment un net renforcement de l'inspectorat cantonal du travail, avec, à terme, un inspecteur pour 5000 employés, soit 46 inspecteurs au total. Cet inspectorat devra être informé de toutes les données relatives à l'activité exercée, à la conclusion de contrats et aux salaires.

Afin de lutter contre la sous-enchère salariale, l'initiative prévoit l'envoi de délégués dans les entreprises. Cette mesure va beaucoup trop loin pour le PDC, la Lega, le PLR, le PS et l'UDC. Ils ont donc formulé un contre-projet adopté en juin 2016 par le parlement.

Les coûts élevés du projet ont cristallisé les critiques. De plus, il existe déjà suffisamment de moyens de lutte contre le dumping salarial, comme les mesures d'accompagnement. Le contre-projet ne prévoit donc plus que dix millions de francs sur quatre ans pour la surveillance du marché du travail. Le gouvernement cantonal soutient également le contre-projet.

Les deux initiatives sont trop chères et trop bureaucratiques, a déclaré en début de semaine le président du Conseil d'Etat Paolo Beltraminelli (PDC). Elles suscitent en outre des espoirs qui ne peuvent être concrétisés.

(ats)

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