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SantéLes tiques attaquent en force!

Dans certaines régions, près d'une tique sur deux est porteuse de maladies. Et les conséquences, lors d'une piqûre, peuvent être très graves.

Pascale Bieri
par
Pascale Bieri
Viktor-Fotolia

Avec plus de 10 000 cas de borréliose par an et 100 à 250 cas de méningo-encéphalite, les maladies dues aux tiques ont de quoi inquiéter. Y compris l'Office fédéral de la santé publique (OFSP) qui vient de lancer une application pour gérer les piqûres et connaître les zones à risque. «Les tiques sont un grave problème de santé publique, vu le nombre de personnes qui sont contaminées», reconnaît Daniel Koch, chef de la division des maladies transmissibles.

Danger en forêt

De fait, le risque d'être infecté par une de ces bestioles suite à une piqûre (ou morsure) est très important. «Selon les régions, une tique sur deux est porteuse de la borréliose, assure Christian Beuret du Laboratoire Spiez, centre national de référence pour les maladies transmises par les tiques. Par conséquent, il est important de passer l'ensemble de son corps en revue, après une promenade en forêt pour être sûr qu'une tique n'est pas accrochée quelque part.»

Dans les premières 24 heures, le risque d'être infecté par une bactérie, dont ces acariens sont vecteurs, est quasi inexistant. Au-delà, il est fortement conseillé d'aller consulter un médecin. «Contrairement à ce que l'on croit souvent, il n'est pas nécessaire qu'un cercle rouge apparaisse sur la peau pour être atteint par la borréliose», ajoute Christian Beuret. Fièvre, fatigue, douleurs articulaires doivent également alerter. Lorsqu'il est pris dans les premiers temps, le problème peut généralement être réglé grâce à une prise d'antibiotique. En revanche, ça se complique, lorsque la piqûre est passée inaperçue durant les premières semaines. «La maladie peut alors devenir chronique. Et là, il n'y a pas de traitement. Les symptômes peuvent se manifester par de l'arthrite répétitive, mais il arrive également que les gens se retrouvent en chaise roulante ou soient atteints d'encéphalite, car la borréliose peut aller jusqu'au cerveau.»

Autre maladie due aux tiques, l'encéphalite. Et là, il n'existe aucun traitement. En revanche, un vaccin préventif permet de se prémunir contre le virus qui en est la cause. «Nous conseillons fortement à ceux qui se rendent dans les régions où cette maladie est présente – plus spécifiquement en Suisse alémanique – de se faire vacciner. Il y a encore trop de cas…» explique Daniel Koch.

Nouvelle maladie

Vu leur impact, ces maladies font l'objet de déclarations officielles de la part des médecins. Par ailleurs, durant la saison des tiques – printemps et automne – l'OFSP publie chaque semaine sur son site un point de la situation. Quant à ces acariens suceurs de sang, ils n'ont pas fini de faire parler d'eux, puisqu'on a découvert, il y a peu, une nouvelle maladie qu'ils transmettent: la neoehrlichiose. Depuis 2010, trois personnes ont été infectées dans la région zurichoise. Toutes présentaient les mêmes symptômes, à savoir une forte fièvre, une perte de poids et des malaises, et ont totalement guéri par des antibiotiques. Toutefois, pour l'instant, cette maladie n'est pas considérée comme inquiétante.

Comment extraire une tique

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