GenèveLeuthard a lancé la première ligne de bus électrique
La conseillère fédérale a inauguré dimanche à Genève la première ligne de bus 100% électrique. Elle a salué une innovation «vraiment géniale», un bus sans lignes de contact, sans émissions de CO2, silencieux.

Doris Leuthard. Photo d'archives.
La cheffe du Département fédéral de l'environnement, des transports, de l'énergie et de la communication (DETEC) a coupé le ruban du TOSA (pour «Trolleybus Optimisation Système Alimentation») aux côtés des conseillers d'Etat Pierre-François Unger et Michèle Künzler, devant la gare de l'aéroport de Genève. Invités et journalistes ont ensuite embarqué à bord du véhicule pour Palexpo, où Doris Leuthard a ouvert le congrès de l'Union internationale des transports publics (UITP).
«C'est une innovation vraiment géniale. Dans beaucoup de villes, le réseau de câbles et caténaires est encombrant et pas joli. C'est un moyen de transport sans émissions de CO2, sans bruit, plus flexible», s'est enthousiasmée Doris Leuthard.
«C'est une idée suisse que l'on pourra progressivement utiliser dans beaucoup de villes et également vendre à l'étranger. Cela démontre que si on veut, on peut», a-t-elle ajouté.
Recharge éclair
Lors du trajet d'un peu plus de trois minutes, l'ingénieur d'ABB Sécheron, concepteur de la nouvelle technologie, Olivier Augé a vanté les mérites du TOSA. A l'arrêt, la recharge de la batterie, placée sur le toit, n'a pris que 15 secondes grâce à un bras télescopique qui vient chercher le courant électrique sur une infrastructure fixe. Au terminus, le temps de recharge est de trois à quatre minutes.
Ce véhicule novateur issu d'une collaboration entre l'équipementier ABB Sécheron, les TPG (Transports publics genevois) et les SIG (Services industriels de Genève) stocke l'énergie à bord et se recharge grâce à la technique du «biberonnage». Cette technique permet d'embarquer la juste quantité d'énergie dont le bus a besoin jusqu'à la prochaine sous-station.
Comme les batteries sont sur le toit, le bus de 18 mètres de long peut accueillir 122 passagers, et même 200 avec une double voiture. La durée de vie de la batterie de 40 KW/h est de dix ans, selon Olivier Augé.
Le prototype circulera jusqu'en mars 2014 sur le tronçon de ligne entre l'aéroport de Genève et Palexpo à raison de trois bus par heure entre 9h et 18h00. Cette période permettra de valider sa fiabilité opérationnelle avant son déploiement sur d'autres lignes.
Défis de la mobilité
Après avoir inauguré cette première mondiale, la conseillère fédérale a ouvert à Palexpo le 60e congrès de l'UITP, qui réunit quelque 2000 délégués jusqu'à jeudi. Doris Leuthard a mis l'accent sur les défis liés à une mobilité croissante, en Suisse comme ailleurs.
Entre 1960 et 2010, le trafic routier a augmenté de 400% en Suisse et le trafic ferroviaire de 150%, a-t-elle rappelé. Entre 2009 et 2011, les heures passées dans des embouteillages sur les routes ont doublé.
D'ici 2030, le trafic de passagers dans les transports publics augmentera de 50%, celui des véhicules privés de 20%. Le transport des marchandises par la route devrait croître de 30% et par le rail de 80%.
«Il faut trouver des solutions nouvelles. Il faut aussi trouver les moyens de financement», a plaidé la cheffe du DETEC, en évoquant notamment la hausse de la vignette de 40 à 100 francs.
Quinze forums sont prévus pendant le congrès, sur des thèmes comme les autobus électriques, le renforcement de la capacité avec le rail, les systèmes de paiement intégrés et d«information au voyageur et les défis posés par la mise en place de nouvelles infrastructures.