Russie: Libéré, Navalny repart en campagne

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RussieLibéré, Navalny repart en campagne

Le principal opposant au président russe a été libéré. Il avait été incarcéré pour avoir organisé des manifs non autorisées contre Vladimir Poutine.

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Après un mois et demi passé en prison, Alexeï Navalny a été libéré ce dimanche. (Dimanche 14 octobre 2018)

Après un mois et demi passé en prison, Alexeï Navalny a été libéré ce dimanche. (Dimanche 14 octobre 2018)

AFP
L'opposant numéro un au Kremlin, Alexeï Navalny, a été arrêté dimanche à Moscou par la police. (Dimanche 28 janvier 2017)

L'opposant numéro un au Kremlin, Alexeï Navalny, a été arrêté dimanche à Moscou par la police. (Dimanche 28 janvier 2017)

Keystone
Alexeï Navalny est à nouveau libre depuis ce dimanche matin. (22 octobre 2017)

Alexeï Navalny est à nouveau libre depuis ce dimanche matin. (22 octobre 2017)

archive/photo d'illustration, Keystone

Alexeï Navalny, le principal opposant à Vladimir Poutine, a annoncé dimanche avoir été libéré après avoir passé vingt jours en prison pour l'organisation de manifestations non autorisées contre le président. Il a décidé de repartir tout de suite en campagne en vue de la présidentielle de mars.

«Salut ! Je suis sorti» du centre de détention, a écrit sur Instagram l'avocat et blogueur anticorruption de 41 ans, avec une photo le montrant dans une rue de Moscou. Il a immédiatement indiqué vouloir se remettre «au travail» après avoir, a-t-il avoué, ingéré une vingtaine de livres durant sa privation de liberté à Moscou.

Peu avant sa libération, ses partisans avaient suspendu à un pont proche du Kremlin, à Moscou, une banderole proclamant: «il est temps de se débarrasser de Poutine, il est temps d'élire Navalny».

Candidat déclaré à la prochaine présidentielle, Alexeï Navalny a déclaré qu'il se rendait dimanche soir à un rassemblement prévu dans la ville d'Astrakhan (sud-ouest), située à plus de mille kilomètres de Moscou, auquel les autorités locales ont donné leur aval.

L'opposant espère toujours rythmer la campagne électorale en vue du scrutin de 2018, bien que la présidente de la commission électorale centrale, Ella Pamfilova, eût affirmé mardi qu'il était inéligible jusqu'en 2028 en raison d'une condamnation de justice.

A nouveau sur la route

A moins de six mois du scrutin, pour lequel Vladimir Poutine ne s'est pas encore officiellement déclaré candidat, l'opposant devrait continuer à multiplier les déplacements et les manifestations pour élargir sa base électorale, essentiellement concentrée à Moscou.

Peu après sa condamnation à vingt jours de prison à fin septembre, il avait appelé à manifester le 7 octobre, jour de l'anniversaire du chef de l'Etat russe. Des milliers de personnes s'étaient alors réunies dans plusieurs villes et au moins 270 avaient été arrêtées.

En dépit de l'indifférence des médias publics nationaux, ses meetings avaient également rassemblé en mars et en juin derniers des dizaines de milliers de personnes, souvent très jeunes, à travers la Russie et débouché sur des centaines d'arrestations.

Coup de théâtre

Ces manifestations du printemps, interdites par les autorités, ont valu deux autres condamnations à Alexeï Navalny: 15 jours pour l'organisation de la manifestation de mars, puis 25 jours pour celle de juin.

L'opposant, qui a ouvert des dizaines de bureaux de campagne en province dans la foulée du succès de ses meetings, est souvent la cible d'agressions. Il est aussi l'objet de poursuites judiciaires visant, selon ses partisans, à entraver ses ambitions politiques.

Résolu à mener campagne contre Vladimir Poutine, Alexeï Navalny doit maintenant composer avec un autre coup de théâtre survenu pendant sa dernière détention: l'annonce mercredi soir de la candidature de Ksenia Sobtchak, une vedette de télévision proche de l'opposition.

Retrait envisagé

Cette candidature, que de nombreux médias et analystes ont qualifiée de «coup monté» du Kremlin, risque de diviser davantage les rangs des adversaires à Vladimir Poutine.

Dès septembre, alors que cette candidature n'était encore qu'hypothétique, Alexeï Navalny l'avait vertement critiquée, dénonçant un «plan du Kremlin» et qualifiant de «caricature de candidat libéral» Ksenia Sobtchak, la fille du mentor politique du président russe, Anatoli Sobtchak.

En retour, cette femme de 35 ans, qui affirme être une candidate «contre tous», l'avait accusé de vouloir garder «le monopole de l'opposition». Elle a cependant affirmé mercredi qu'elle retirerait sa candidature si Navalny était autorisé à se présenter en mars.

(ats)

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