Football: Lichtsteiner: «Il faut être un peu plus intelligent»

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FootballLichtsteiner: «Il faut être un peu plus intelligent»

Stephan Lichtsteiner, capitaine suisse, revient sur la victoire face à la Serbie (2-1) et sur les «incidents diplomatiques» qui l'ont émaillée.

Simon Meier
Kaliningrad
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Stephan Lichtsteiner: «Nous savions, avec les qualités qui sont les nôtres, que nous étions capables de revenir.»

Stephan Lichtsteiner: «Nous savions, avec les qualités qui sont les nôtres, que nous étions capables de revenir.»

Keystone

- Depuis quand, selon vous, la Suisse n'avait-elle pas réussi un aussi bon match?

Bon, la première mi-temps n'était pas bonne, nous avons perdu beaucoup de duels face à une Serbie qui a très bien entamé la partie – même si nous avons aussi eu nos chances. Le 1-0 est tombé très vite et à partir de là, cela a un peu été l'enfer.

- On va poser la question autrement : depuis quand n'aviez-vous pas réalisé une aussi belle mi-temps que la deuxième?

Je pense que c'est notre niveau normal, nous l'avons souvent montré. Ne pas si bien jouer en première mi-temps était une chose. Mais l'important, c'était de ne pas perdre la tête parce que nous savions, avec les qualités qui sont les nôtres, que nous serions capables de revenir.

- Il y a peu de temps encore, on a le sentiment que la Suisse se serait contentée d'un point, non?

C'est désormais notre mentalité : nous voulons gagner tous les matches et on l'a vu contre le Brésil. Nous n'avons pas fait que tenir, nous avons aussi essayé, sur la fin, d'aller marquer en contre – on a été dangereux deux ou trois fois. On a simplement été plus efficaces, plus concrets aujourd'hui (ndlr : vendredi soir).

- A quel point vous sentez-vous près des huitièmes de finale?

Nous avons fait un pas dans la bonne direction, c'était une victoire importante. Nous avons quatre points, mais nous savons ce qui nous attend encore contre le Costa Rica, une équipe qui a causé beaucoup de difficultés au Brésil. Nous avons les choses en main, mais il faudra encore réussir un bon match.

- La façon dont Granit Xhaka et Xherdan Shaqiri ont fêté leurs buts, en symbolisant l'aigle albanais, vous a-t-elle choqué?

Non, pas du tout. Tout le monde connait le contexte politique, il y avait beaucoup de pression sur eux, on a reçu beaucoup de provocations avant la rencontre. Nous formons une équipe et nous sommes fiers d'avoir de tels joueurs.

- A quelles provocations faites-vous allusion?

Il y a eu beaucoup de choses, vous le savez bien – même le ministre serbe a provoqué. C'est normal, en un sens. On parle d'une histoire très dure, avec une guerre grave. J'en ai parlé avec Granit (Xhaka) ou Valon (Behrami) par exemple, dont les parents ont vécu des choses très dures.

- Cette «célébration albanaise» a même pu déplaire à certains Suisses, non?

Non, c'est ridicule. Quand on voit ce qu'ils font sur le terrain, comment ils courent et donnent tout pour l'équipe de Suisse, on ne peut pas penser ça. Cela me fait rigoler, je ne pourrais pas comprendre qu'un seul mec, en Suisse, puisse avoir un problème avec ça. Il faut être un peu plus intelligent, comprendre l'histoire qui est la leur (ndlr: d'ailleurs, Stephan Lichtsteiner lui-même a fait l'aigle albanais de ses deux mains, comme le prouve la photo ci-dessous).

- Pouvez-vous en revanche comprendre, vu le scénario de cette fin de match, que les Serbes gardent ça en travers de la gorge?

Franchement, je m'en fous. Les Serbes ont beaucoup provoqué, c'est comme ça. Il y a beaucoup de joueurs dans cette équipe serbe, que j'aime bien, qui sont des amis comme Kolarov. Les Milinkovic, Matic sont de très grands joueurs, de super personnes, Ljajic aussi, il n'y a jamais eu de problème. Mais de nouveau, il y a eu beaucoup de provocations. Et à la fin, voilà, ça fait partie du jeu : si tu provoques et que tu perds, c'est normal qu'il y ait une réponse.

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