footLigue 1 - Blanc, "Président" en France, avant d'être roi en Europe? (PORTRAIT)
Par Keyvan NARAGHI Paris, 13 mars 2016 (AFP) - Avec son 4e titre de champion de France conquis dimanche, le 3e avec Paris, Laurent Blanc est en train de se bâtir un palmarès d'entraîneur sans équivalent sur le plan national, mais il lui reste encore à dompter l'Europe et la Ligue des champions, dont rêvent les propriétaires du PSG.
Avec ce 9e trophée à la tête du club de la capitale, qui s'ajoute aux quatre autres glanés durant sa période bordelaise (2007-2010), le "Président" gonfle singulièrement son CV de technicien. A 50 ans, le voilà juste derrière le monument Albert Batteux (8) et à égalité avec Lucien Leduc et Robert Herbin au classement des entraîneurs les plus sacrés dans l'histoire du Championnat. Considéré comme un choix par défaut lors de son arrivée à Paris en 2013, l'ancien défenseur champion du monde (1998) et d'Europe (2000) avec l'équipe de France a réussi à faire l'unanimité autour de lui et à balayer le scepticisme initial de ses employeurs qataris, qui viennent de le prolonger jusqu'en 2018. Au-delà des titres, il a façonné le PSG à son image, avec un style de jeu basé sur la possession de balle et ayant clairement comme référence celui pratiqué par le FC Barcelone. Diplômé du centre de droit et d'économie du sport de Limoges après sa carrière de joueur, l'homme aux 97 sélections en bleu a aussi démontré qu'il avait les épaules pour gérer un effectif peuplé de stars, déléguant l'animation des séances à son fidèle adjoint Jean-Louis Gasset et prenant ses aises dans un costume de manageur à l'anglaise. Il a ainsi su, au fil de son parcours parisien, jouer les démineurs face aux états d'âme de ses vedettes (Cavani, Motta) ou en relancer d'autres (Thiago Silva, Cavani). L'affaire Aurier aura été jusqu'ici le seul grain de sable dans sa relation avec le groupe. Traité de "fiotte" par le défenseur ivoirien dans une discussion avec des internautes sur l'application Periscope, Blanc a accusé le coup dans un premier temps. "Je me suis vraiment engagé auprès de ma direction pour le faire venir et, vu ce que j'ai vu, les remerciements que j'ai eu, je trouve ça pitoyable", a-t-il d'abord lâché le 15 février, avant de revenir à plus de pragmatisme et de concéder quelques jours plus tard: "Le temps fait toujours son effet". Son expérience à la tête de l'équipe de France (2010-2012) et ses démêlées avec certains joueurs (Nasri, Ménez, M'Vila) à l'Euro-2012 lui ont visiblement servi de leçon. "J'ai côtoyé cette nouvelle génération, il y a beaucoup de personnes dans cette génération qui passent leur temps à s'excuser. Je pense qu'au lieu de s'excuser, il faut réfléchir à ce qu'on fait, comme ça, ça te permet de ne pas t'excuser tout le temps", avait-il également expliqué, le comportement d'Aurier faisant écho à celui de certains Bleus. Blanc a aussi gagné en légitimité avec ses résultats sur la scène européenne. En écartant deux fois de sa route Chelsea en 8e de finale de Ligue des champions, il a maintenu le standing international du club et dominé deux cadors chez les techniciens européens, José Mourinho et Guus Hiddink. Mais l'ancien arrière de l'Inter Milan (1999-2001) et de Manchester United (2001-2003) n'est pas dupe: il doit toujours prouver qu'il a l'étoffe pour faire passer un cap au PSG en Europe et franchir les quarts de finale de C1, le plafond de verre actuel du Paris des Qataris. Il espère juste ne pas recroiser au prochain tour le FC Barcelone de Messi, Neymar et Suarez, son bourreau en 2015. kn/nip/pel