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FootballLigue 1 - Le PSG, une domination française (REPERES-DOSSIER)

Par Yann BERNAL

Paris, 13 mars 2016 (AFP) - L'hégémonie du Paris SG rappelle celle de cinq autres équipes de l'histoire moderne du foot français.

Cette domination s'exerce à chaque fois sur plusieurs saisons, et non une seule comme pour d'autres équipes marquantes (par exemple le FC Nantes de 1995).

Hommes clefs: Henri Germain (président), Albert Batteux (entraîneur), Raymond Kopa (joueur)

Sous les ordres de l'entraîneur Albert Batteux, tacticien reconnu, Reims empile cinq titres de champion en dix ans (1953, 1955, 1958, 1960, 1962), remporte la Coupe Latine (ancêtre de la Coupe des champions) en 1953 et va deux fois en finale de la toute nouvelle C1, en 1956 et 1959. Autour du capitaine Jonquet et de la star Kopa, on retrouve la fine fleur du foot français, comme Fontaine et Piantoni. L'équipe invente un style de jeu et une manière de tirer les corners, "à la rémoise", et domine malgré la concurrence relevée du RC Paris, de Nice et de Monaco.

Hommes clefs: Roger Rocher (président), Robert Herbin (entraîneur), Jean-Michel Larqué (joueur)

Saint-Etienne remporte huit titres de champion sur treize et est la seule équipe à faire un "double double" (doublés Coupe-Championnat en 1974 et 1975). Deux points d'orgue: 1970, avec, sous les ordres d'Albert Batteux, un doublé Coupe-Championnat (5-0 contre Nantes en finale de la Coupe et onze points d'avance en Championnat sur le dauphin, Marseille). Et 1976, autour du capitaine Larqué, des frères Revelli, du gardien Curkovic ou de l'"Ange Vert" Rocheteau, avec la finale de C1 perdue face au Bayern Munich (1-0) et les fameux poteaux carrés de Glasgow. Les Verts deviennent un phénomène populaire, avec un défilé triomphal sur les Champs-Elysées après la douche écossaise. Ils connaissent une rude concurrence sportive avec Nantes, titré trois fois sur la période. Ombre au tableau, l'affaire de la "caisse noire" au début des années 1980.

Hommes clefs: Claude Bez (président), Aimé Jacquet (entraîneur), Alain Giresse (joueur)

Les Girondins remportent trois titres de champion (1984, 1985, 1987) et deux Coupes de France (1986, 1987), et vont deux fois en demi-finale de Coupe d'Europe, battus par la Juventus de Platini puis par Leipzig aux tirs au but. Le bouillant président Bez recrute à tout-va: il associe l'enfant du club, Giresse, à Tigana et Lacombe, déniche de bons étrangers (Chalana, D. Müller) et bâtit aussi un secteur défensif redoutable, avec Dropsy dans les cages et les paires Trésor-Battiston derrière et Rohr-Girard au milieu. La folie des grandeurs conduira les Girondins à la rétrogradation administrative au début des années 1990.

Hommes clefs: Bernard Tapie (président), Raymond Goethals (entraîneur), Jean-Pierre Papin (joueur)

Le club enchaîne quatre titres (son cinquième sera annulé) et une Coupe de France (1989), à la finale marquante: l'OM bat Monaco 4-3 avec un triplé de Papin, qui claque la bise à François Mitterrand. Mais après deux demi-finales de Coupe d'Europe (avec la fameuse main de Vata pour Benfica) et une défaite en finale de C1 aux tirs au but face à l'Etoile Rouge de Belgrade en 1991, Marseille remporte surtout la reine des compétitions en 1993 (1-0 contre l'AC Milan en finale), unique victoire française en C1. Bernard Tapie a attiré des stars internationales (Francescoli, Stojkovic, Völler, l'entraîneur Beckenbauer) mais aussi des joueurs plus obscurs qui prendront la lumière, les Waddle, Barthez et Papin, meilleur buteur du championnat cinq fois d'affilée et Ballon d'Or 1991 (parti avant le sacre européen). L'OM, également solide derrière (Mozer, Boli, Di Meco etc.), détient la meilleure défense sur une saison (21 buts encaissés en 1991-1992). L'ère Tapie s'achève brutalement avec l'affaire VA-OM et la rétrogradation en D2.

Hommes clefs: Jean-Michel Aulas (président), Paul Le Guen (entraîneur), Juninho (joueur)

L'OL remporte sept titres d'affilée, du jamais vu dans le top 5 européen, et survole certaines saisons, finissant par son unique doublé Coupe-Championnat. Anderson, meilleur buteur de L1 en 2000 et 2001, fait changer le club d'ère. Le gardien Coupet, l'as des coups francs Juninho et l'enfant du club Govou remportent les sept titres. L'OL se renforce en recrutant en France (Abidal, Essien, Malouda...) et à l'étranger (Caçapa, Cris, Wiltord...), tout en s'appuyant sur son centre de formation (Benzema, etc.). Sur la scène européenne, l'OL martyrise deux fois le Real Madrid (3-0 et 2-0 en phase de groupes) et connaît trois quarts de C1 (2004, 2005, 2006), mais n'en atteindra le dernier carré qu'en 2010, après son âge d'or.

Hommes clefs: Nasser Al-Khelaïfi (président), Laurent Blanc (entraîneur), Zlatan Ibrahimovic (joueur)

Le PSG vient de remporter son quatrième titre d'affilée et vise encore un quadruplé national, comme la saison dernière, ce qui était inédit. Depuis 2013, Paris a enlevé neuf des douze trophées domestiques. Sous l'impulsion des propriétaires qataris, Leonardo a jeté les bases en recrutant clinquant (Beckham, Thiago Silva, etc.), malin (Matuidi, Verratti, etc.) et Ibrahimovic, buteur suédois hors normes, aussi efficace que polémique et spectaculaire. Et chaque saison, une star internationale arrive (David Luiz, Di Maria). Paris écrase la concurrence au niveau budgétaire et s'arroge des records, comme le nombre de points (89), de victoires (27) et de matches d'invincibilité en championnat (36, à cheval sur deux saisons). Vainqueur de Chelsea en 8e de finale de C1 (2-1, 2-1), Paris est aussi le premier club français à s'inviter en quarts de C1 quatre fois d'affilée.

ybl/pgr/pel

(AFP)

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