Le 20 août dernier, la Juventus annonce l'arrivée du latéral gauche de Porto Alex Sandro. Le Brésilien est jeune (24 ans), bon centreur, bon défenseur et surtout, il coûte très cher (près de 30 millions d'euros).

Le lendemain, La Gazzetta dello Sport met à jour son infographie de l'équipe-type de la "Juve". Exit Patrice Evra et ses vieilles jambes (34 ans), le titulaire c'est Alex Sandro.

Deux mois et 10 matches plus tard, il faudrait peut-être encore changer: Alex Sandro a été titulaire deux fois, dont une quand Evra était suspendu. Sinon, il a eu droit à deux bouts de match.

"Alex Sandro va bien mais Evra a fait des matches fantastiques", a répondu l'entraîneur Massimiliano Allegri quand un journaliste lui a demandé si des soucis physiques justifiaient le peu de temps de jeu du Brésilien.

"Il se retrouve face à l'expérience d'Evra, qui peut nous être utile", a de son côté expliqué l'administrateur délégué de la "Vieille Dame" Giuseppe Marotta.

A la recherche d'un nouvel équilibre après les départs conjugués de Pirlo, Tevez et Vidal, l'équipe turinoise pouvait en effet difficilement se passer d'un cadre supplémentaire. Surtout quand il est au niveau.

Régulier, hyper-expérimenté (il a joué en mai avec la Juventus sa cinquième finale de Ligue des champions), aussi à l'aise en 3-5-2 que dans une défense à quatre, Evra est aussi important par sa proximité avec Paul Pogba, qui doit à terme être le leader que cherchent encore les bianconeri.

Alors à la Juve comme en équipe de France, c'est la même histoire: les petits jeunes - Alex Sandro ici, Trémoulinas, Digne ou Kurzawa là-bas - arrivent, ils courent vite et ils ont de l'ambition.

Mais à la fin, ils se heurtent au "grand Pat'" qui, de Monza et la Serie B à la Juventus en passant par Manchester United et Knysna, en a vu d'autres.

Et mercredi face à Mönchengladbach dans une rencontre importante qui pourrait permettre aux Piémontais de faire un grand pas vers la qualification pour les 8e de finale de la C1, Allegri devrait encore faire confiance au Français.

"J'ai faim. C'est pour ça que ça donne des bonnes prestations. Il y a la relève, mais j'ai passé beaucoup de tempêtes (...) La concurrence est difficile. J'essaye de mettre les jeunes dans les meilleures conditions, mais je leur dis que je ne lâcherai rien", a expliqué Evra sur RMC il y a quelques jours.

"Je ne manque de respect à personne. Je fais mon boulot. J'ai confiance en mes qualités. Je ne suis pas un tricheur. Le jour où je pense ne plus être au niveau, j'arrête. Même à 34 ans, je veux progresser. Je ne lâche rien", a-t-il ajouté.

Alors que l'Euro-2016 approche et que la Juve va mieux, on doute effectivement qu'Evra renonce maintenant. La place est occupée, c'est aux autres d'aller la chercher.

stt/dhe