BrexitLondres veut une «union douanière temporaire»
Le Royaume-Uni souhaite obtenir «une période de transition» pour conserver «un lien étroit» avec l'union douanière de l'UE.
Le gouvernement britannique compte négocier avec Bruxelles une «union douanière temporaire» après la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, afin d'avoir «une transition en douceur». L'UE n'entend toutefois pas aborder cette question dans l'immédiat.
Londres souhaite obtenir «une période de transition» avec l'UE pendant laquelle le pays conserverait «un lien étroit» avec l'union douanière européenne, qui permet la libre circulation des marchandises, a indiqué mardi le ministère britannique chargé du Brexit. «Une approche possible serait d'avoir une union douanière temporaire entre le Royaume-Uni et l'UE», relève-t-il.
«Pendant cette période de transition qui sera négociée avec Bruxelles, le Royaume-Uni cherchera à négocier de nouveaux accords commerciaux ambitieux à travers le monde», a-t-il précisé dans un communiqué.
«Quelque chose comme deux ans»
S'entendre sur cette période transitoire offrira «le temps nécessaire (...) pour mettre en place nos futurs accords douaniers», fait valoir le ministère, estimant que cela apportera «une certitude aux entreprises et la capacité d'avoir une transition en douceur».
Interrogé sur la BBC, le ministre du Brexit David Davis a précisé que cette période de transition pourrait durer «quelque chose comme deux ans» et devrait en tout cas être achevée lors des prochaines élections législatives, prévues en 2022.
A Bruxelles, la Commission européenne a annoncé qu'elle allait étudier la proposition britannique. «Nous considérons que la publication par le Royaume-Uni d'une série de documents de fond est un pas positif en vue du démarrage véritable de la phase 1 des négociations», a commenté un porte-parole de l'exécutif européen.
Progrès exigés
«L'horloge tourne et cela nous permettra d'enregistrer des progrès», a-t-il ajouté. En insistant sur la phase 1, Bruxelles a réitéré sa volonté de n'aborder la question des relations post-Brexit «qu'une fois que nous aurons fait suffisamment de progrès sur les conditions d'un retrait ordonné».
La Commission insiste ainsi sur la position prise par les Etats membres, qui ont fixé trois thèmes à trancher en priorité: le sort des citoyens de l'UE au Royaume-Uni, la facture de sortie et la question de la frontière entre l'Irlande et l'Irlande du nord. «Comme Michel Barnier l'a dit à plusieurs occasions, il n'est pas possible de faire du 'commerce sans friction' en dehors du marché unique et de l'Union douanière», a souligné le porte-parole. Selon lui, l'accord sur la future relation entre les deux parties ne pourra être finalisé «qu'une fois le Royaume-Uni devenu un pays tiers».
Donner de la confiance
Le patronat britannique a qualifié d'«encourageante» la proposition gouvernementale. «Le temps passe et ce qui importe maintenant, c'est de donner aussi rapidement que possible aux entreprises la confiance nécessaire pour continuer à investir», a déclaré Josh Hardie, le directeur adjoint de la principale organisation d'employeurs, CBI.
Pour le député travailliste Chris Leslie, partisan d'un maintien dans l'UE, cette proposition n'est en revanche qu'un «voeu pieux». «Il est fantaisiste de prétendre que nous pouvons avoir les échanges commerciaux les plus libres possible et sans conflit avec notre premier partenaire (l'UE, ndlr) alors que le gouvernement reste déterminé à sortir le Royaume-Uni de l'union douanière», a-t-il dit.
Concernant le montant du chèque que le Royaume-Uni devra signer pour sortir de l'Union européenne, David Davis a prévenu qu'il ne sera pas fixé avant «octobre ou novembre». «Nous allons en discuter très, très prudemment, donc pas question pour nous de nous engager à ce stade» sur un chiffre, a-t-il dit.
Londres a en outre prévu de publier mercredi sa position sur la question irlandaise.