Gaming«Loot boxes»: Microsoft, Sony et Nintendo entrent en jeu
Les trois constructeurs de consoles prennent timidement position dans la polémique qui empoisonne depuis des mois l'industrie du jeu vidéo.
- par
- JChC avec AFP

Quand le jeu est «gratuit» ou que le contenu des «boîtes à butin» est purement cosmétique, ça passe. Mais lorsque le jeu est payant plein pot et que les «loot boxes» donnent des avantages aux joueurs qui paient...
Microsoft, Sony et Nintendo, soit le triumvirat qui domine le monde de la console de jeu – PlayStation, Switch et Xbox –, veulent obliger les créateurs de jeux vidéo qui proposent des boîtes à butin payantes (connues aussi sous le nom de «loot boxes») d'être plus transparents sur ce qu'elles contiennent.
La date exacte de l'entrée en vigueur de cette nouvelle règle imposée aux société qui développent des jeux vidéo pour ces consoles n'est pas encore fixée mais elle devrait s'appliquer en 2020, indique un communiqué de l'Entertainment Software Association (ESA), le lobby qui défend le secteur aux Etats-Unis.
Cosmétique? Pas toujours
Les boîtes ou coffres à butin permettent aux développeurs de rentabiliser leurs jeux en faisant payer les joueurs pour obtenir des éléments dont l'attribution est soumis au hasard. Ces éléments sont souvent cosmétiques mais donnent parfois un avantage pour avancer dans le jeu. Pire encore, il arrive encore que l'obtention d'éléments par la progression naturelle dans le jeu soit volontairement rendu plus longue ou plus fastidieuse afin d'inciter le joueur à se tourner vers les boîtes à butin. De grands éditeurs, tels Electronic Arts («FIFA», «Star Wars Battlefront»), Activision («Call of Duty») ou encore Bethesda («Fallout») sont régulièrement cloués au pilori par la communauté des «gamers» en étant accusés de généraliser ces pratiques «prédatrices».
Casinos déguisés?
De plus, les sommes parfois importantes à débourser pour obtenir les éléments les plus prisés a attiré l'attention de très nombreux régulateurs des jeux de hasard en ligne dans le monde entier, de l'Australie à la France en passant par le Canada ou les Etats-Unis.
La Belgique a interdit leur usage l'année dernière et un jeune sénateur américain Josh Hawley a déposé un projet de loi, dont l'adoption reste incertaine, pour interdire les boîtes à butin dans les jeux vidéos destinés aux enfants.
Label d'information
L'ESA avait répondu à la controverse en informant systématiquement les acheteurs que le jeu contenait ces boîtes à butin payantes et avait encouragé à utiliser les contrôles parentaux demandant un mot de passe avant qu'un achat ne puisse être effectué.
Certaines sociétés ont pris les devants. Psyonix, un studio détenu par Epic Games, a annoncé cette semaine que son jeu très populaire «Rocket League», qui permet de jouer au foot avec des voitures, ne contiendrait plus ces boîtes d'ici à la fin de l'année. Elles seront remplacées par un système «qui montrera à l'avance les éléments que vous allez acquérir».
Des changements similaires ont été opérés par les équipes de «Fortnite Save the World team», également détenu par Epic Games. Les lamas à butin vont devenir transparents et montrer ce qu'ils ont dans le ventre avant tout achat. En revanche les lamas de «Fortnite Battle Royaler resteront opaques.