Euro 2020Loris Benito: «On n’a pas tellement fêté cette qualification»
Le latéral gauche de l’équipe de Suisse, qui a joué quelques minutes contre la Turquie, raconte la très petite célébration qui a suivi la qualification pour les 8es de finale et l’incertitude qui règne actuellement.

- par
- Robin Carrel

Loris Benito est dans le doute à plusieurs niveaux.
Quel bonheur, à chaque fois, de croiser le joueur des Girondins de Bordeaux en conférence de presse… Du suisse allemand à l’italien, en passant par le français et l’anglais, il se balade à chaque fois entre les questions. Mieux encore, il arrive à être intéressant dans ses réponses dans toutes les langues. Interview au lendemain de la qualification suisse sans jouer.
Comment avez-vous vécu cette journée de lundi, qui n’était pas comme les autres au final? Entre la qualification et le retard de l’avion…
Au final, la journée en général a été positive. Avec la qualification au bout, forcément, c’était une belle chose. Même si on était dans l’avion et que c’est là qu’on y a appris les nouvelles du premier groupe. On était déjà sûrs d’avoir ce troisième de poule derrière nous.
Après, la situation avec l’avion… Ce n’était pas quelque chose de drôle! Parce qu’on attendait, on attendait, et on ne savait pas pourquoi (ndlr: c’était finalement un problème technique qui a pu être résolu trois heures après). La seule chose qu’on voulait, c’était de se rapprocher enfin et au plus vite de notre camp de base ici à Rome, pour pouvoir enfin relâcher la pression.
Ensuite, les nouvelles du deuxième groupe sont tombées quand on est arrivés à l’aéroport de Fiumicino. Là, on a su que les autres étaient en train de gagner et nous avons appris la qualification définitive dans le bus vers l’hôtel. On ne l’a pas tellement fêtée, parce qu’on est arrivés tard. Nous avons mangé un plat de pâtes et c’était tout…
La situation actuelle est rare dans le football. Vous ne savez pas quand et où vous allez évoluer!
J’avoue que le système de qualification de cet Euro est très bizarre pour nous. Des fois, tu penses que tu as déjà tout vu dans ta carrière et il y a quelque chose comme ça qui arrive… Bon ben, c’est une situation nouvelle et voilà. Il faut faire confiance à notre système de jeu. C’est spécial, mais on ne peut qu’attendre de voir ce qu’on va nous proposer.
En plus de cette incertitude collective avec la Suisse, il y a celle plus personnelle, à Bordeaux. Les Girondins risquent la rétrogradation pour des raisons financières. Vous arrivez à ne pas y penser?
Honnêtement, j’essaie de ne pas penser à ça, mais je dois avouer que ce n’est pas facile. C’est l’avenir de tout un club, de mon équipe qui se joue! Ce n’est donc pas facile tous les jours. Je tente de séparer ça clairement dans ma tête, mais à un moment, on aimerait pouvoir en savoir un peu plus. Je regarde mon téléphone, j’essaie d’avoir des infos par des gens qui travaillent au club… Voilà. Ce sont deux choses vraiment différentes, aussi émotionnellement. Et j’essaie de faire, au maximum, la part des choses.
Du coup, vous aimeriez affronter la France en 8es de finale? Ce serait marrant?
Ah ouais, ce serait drôle. Ce serait déjà spécial parce que je joue dans ce pays. Intéressant aussi, parce que dans cette équipe il y a pas mal de joueurs avec qui j’ai eu des contacts via mes coéquipiers à Bordeaux. Ce serait vraiment spécial pour moi, oui.
Et vous avez choisi de ne pas devenir blond cet été…
Non (rires)! Je l’avais déjà fait il y a trois ans, après avoir fêté le titre de champion de Suisse avec les Young Boys. Donc je sais déjà que ça ne me va pas. À l’époque, les médias en avaient un peu moins parlé…
Comment on gère cette vie sous bulle?
Je pense que la plupart des joueurs sont habitués à enchaîner les voyages, les hôtels et tout ça. Mais là, on est à Rome, et c’est vraiment dommage de ne pas pouvoir aller visiter la ville. Mais bon, c’est comme ça!