Présidentielle américaineL'ouragan Isaac perturbe le programme de Romney
Avec deux jours d'avance sur son agenda, le candidat républicain à la présidentielle américaine est arrivé mardi à la Convention nationale de son parti, à Tampa en Floride.
L'objectif de Mitt Romney est d'occuper le devant de la scène médiatique malgré la concurrence de la tempête Isaac.
La tempête tropicale, qui évolue en ouragan en s'approchant de la Nouvelle-Orléans dévastée il y a sept ans par Katrina, perturbe la programmation de ce rendez-vous majeur pour le Grand Old Party (GOP), dont le point d'orgue sera jeudi soir le discours d'acceptation de Mitt Romney en tant que candidat officiel à l'élection présidentielle du 6 novembre.
Même si Isaac a plutôt épargné la ville de Tampa, avant de prendre la direction de la Louisiane, le coup d'envoi de la Convention a été officiellement donné lundi, sans fanfare et dans une salle à moitié déserte. Six coups de marteau, un petit hommage à Neil Armstrong, une prière, une courte vidéo à la gloire de Mitt Romney, et c'en était fini pour la journée.
Les travaux ont repris mardi à 20h. Points forts de la soirée: le vote formel des délégués entérinant la candidature de Mitt Romney et les discours de son épouse Ann Romney et du gouverneur du New Jersey Chris Christie, étoile confirmée du parti et «keynote speaker» de cette Convention.
Romney joue gros jeudi
La coïncidence entre Isaac et la convention complique la tâche de Mitt Romney, qui doit au cours de ces trois jours à Tampa créer un élan autour de sa candidature sans paraître insensible au sort des Américains menacés par l'ouragan. L'atmosphère festive qui prévaut généralement lors de ces grandes messes politiques pourrait ainsi paraître particulièrement déplacée en cas de catastrophe sur le littoral voisin.
Alors qu'il prévoyait initialement de ne se rendre en Floride que jeudi, pour son discours d'investiture, l'ex-gouverneur du Massachusetts a finalement décidé d'avancer son arrivée de quarante- huit heures afin d'être présent pendant l'allocution de son épouse. Le couple a passé ces derniers jours à s'entraîner à prononcer leurs textes dans leur résidence du New Hampshire. Ils sont arrivés ensemble à Tampa à la mi-journée.
Au coude à coude avec Barack Obama dans les sondages, Mitt Romney jouera gros dans son discours d'investiture, qui sera retransmis jeudi à la télévision, en espérant que la convention donnera un coup de fouet à sa popularité et sa candidature.
Selon une enquête en ligne Reuters/Ipsos publiée lundi, qui sera quotidiennement actualisée pendant la Convention, le ticket démocrate formé par Barack Obama et Joe Biden devance ses rivaux républicains, Mitt Romney et Paul Ryan, de quatre points (46% contre 42%) et de seize points parmi les indépendants, dont le vote est considéré comme crucial lors de l'élection.
«Humaniser» Romney
Mais l'équipe de campagne républicaine juge que Mitt Romney a de bonnes chances de l'emporter le 6 novembre car il a plutôt bien résisté aux tirs de barrage des démocrates pendant l'été.
L'un des buts avoués de l'équipe Romney à Tampa est d'»humaniser» le candidat républicain, souvent jugé trop éloigné du quotidien des Américains, et dont le statut de multi-millionnaire est exploité par ses adversaires démocrates.
Les collaborateurs de l'ancien gouverneur comptent beaucoup sur l'allocution d'Ann Romney, qui souffre d'une sclérose en plaques et a survécu à un cancer du sein, pour présenter Mitt Romney sous un jour sympathique. Ils comptent également retracer à son avantage la carrière du candidat à la tête du fonds de capital-risque Bain Capital ou du comité d'organisation des JO d'hiver de Salt Lake City en 2002.
Le gouverneur Chris Christie, un temps annoncé comme colistier de Mitt Romney mais qui semblerait plutôt viser l'échéance de 2016, devait quant à lui donner du grain à moudre à l'aile droite du parti. L'ancien prétendant à l'investiture Rick Santorum devait monter lui aussi à la tribune, malgré les réticences de certains proches de Mitt Romney qui se souviennent des attaques féroces lancées par cet social-conservateur pendant les primaires.