FranceL’UE veut des réintroductions d’ours dans les Pyrénées
La Commission européenne a demandé vendredi au gouvernement français d’organiser de nouveaux lâchers pour remplacer les trois plantigrades tués en 2020.

Depuis les années 1990, la France a engagé un programme de réintroduction d’ours dans les Pyrénées. Mais la présence du plantigrade est décriée de part et d’autre de la chaîne franco-espagnole.
La Commission européenne a appelé l’État français à procéder à de nouvelles réintroductions d’ours dans les Pyrénées, après que trois spécimens ont été tués par l’homme en 2020.
«Je vous informe que la Commission a déjà indiqué aux autorités françaises que le remplacement des trois ours tués semble a minima nécessaire, à la lumière de l’état de conservation défavorable de l’ours en France», a écrit Nicola Notaro, un responsable de la direction générale de l’environnement de la Commission européenne.
C’est la première fois depuis la mort des trois ours que la Commission se montre aussi explicite dans ses préconisations. Les États de l’UE se doivent de respecter les réglementations européennes en matière de maintien de la biodiversité.
Trouver les auteurs des tirs
Dans un courrier adressé aux ONG qui défendent la présence de l’ours dans les Pyrénées, Nicola Notaro souligne par ailleurs qu’il est «de la responsabilité de l’Espagne et de la France d’engager des procédures pour établir les responsabilités des auteurs de ces actes et de s’assurer de l’application des dispositions de protection de l’Ours brun de la Directive Habitats».
Les associations pro-ours sont mobilisées depuis des mois pour exiger dans un premier temps le remplacement des plantigrades tués en 2020, deux en Espagne, un en France. Le plan d’action «Ours brun 2018-2028» visant à rétablir la population de plantigrades dans les Pyrénées prévoit en effet le remplacement si la mort est provoquée par l’homme. Les ONG menacent de porter plainte devant une juridiction administrative.
L’ours des Pyrénées étant menacé d’extinction, la France a engagé dans les années 1990 un programme de réintroduction d’ours venant de Slovénie. Mais de part et d’autre des Pyrénées, la présence de l’ours est décriée, parfois combattue, notamment par les éleveurs qui déplorent de nombreuses prédations de brebis.