L'EditoMais qui va sauver l'UDC en Suisse romande?
Quatre départs dans quatre cantons: l'UDC traverse une mauvaise passe en Suisse romande, où elle a perdu le feu sacré...
- par
- Eric Felley

A une année des élections fédérales 2019, l'avenir de l'UDC en Suisse romande a de quoi laisser perplexe la vice-présidente du parti, Céline Amaudruz.
Quatre départs en une semaine: le chef de campagne vaudois Kevin Grangier, le président neuchâtelois Stefan Moser, le président fribourgeois Ruedi Schäfli et aujourd'hui le co-président valaisan Jérôme Desmeules. A une année des élections fédérales 2019, cette hécatombe laisse songeur sur l'état de santé de l'UDC en Suisse romande.
Comme on l'a vu dans le canton de Vaud, il y a deux ans avec l'éviction de Claude-Alain Voiblet, l'UDC est le parti des «querelles internes». Lorsqu'il vient à manquer un meneur incontesté, les dissensions sont plus vives que dans d'autres partis. Oskar Freysinger était ce chef. Sa défaite au Conseil d'Etat en mars 2017 a porté un gros coup au moral des troupes, bien au-delà des frontières valaisannes. Le fait qu'il se soit muré ensuite dans le silence n'a pas arrangé les choses.
Y a-t-il quelqu'un pour relancer la machine ? Il reste la Genevoise Céline Amaudruz, vice-présidente du parti suisse, grande amie du conseiller fédéral Guy Parmelin. Mais sa personnalité tranchante et son manque de créativité n'en font pas une figure passe-partout. Dans le canton de Vaud, Jacques Nicolet ou Michael Buffat ne sont pas non plus des bêtes de scène comme Oskar Freysinger ou Yvan Perrin.
Ceci dit, si l'UDC a mal à ses leaders, il ne faut pas en déduire que les gens sont moins d'accord avec ses idées. Mais là aussi, les autres partis ont évolué sur les thématiques de l'immigration ou de l'Europe. Ils ont adapté leur discours pour couper l'herbe sous les pieds des nationalistes patriotes. A ce titre, le refus de la municipalité rose-verte de Lausanne d'accorder la nationalité à un couple récalcitrant à la poignée de main est symptomatique.
Enfin, il y a une raison plus profonde. En 2018, l'UDC n'est jamais autant apparu comme le parti des riches. Actuellement, elle est dominée par l'aile ultralibérale du Thomas Aeschi (ZG), de Magdalena Martullo-Blocher (GR) ou de Thomas Matter (ZH). Les électeurs romands commencent peut-être à comprendre qu'ils sont là pour faire le nombre et donner du pouvoir à des gens, qui en retour ne se soucient guère d'eux. C'est-à-dire des Welsches, ces Grecs de la Suisse.