La compagnie aérienne contrôlée par le géant allemand Lufthansa a dégagé un bénéfice opérationnel de 51 millions de francs, contre une perte de 1 million un an plus tôt.

La progression du résultat d'exploitation a été possible, «en raison d'une gestion stricte des capacités, qui s'est traduite par de forts coefficients de remplissage dans le monde entier ainsi que des dépenses moindres de carburant, a indiqué mardi la compagnie. Au 1er trimestre, Swiss International Air Lines a augmenté ses produits d'exploitation de 0,2% à 1,194 milliard de francs.

L'abandon du taux plancher de l'euro, ainsi que la concurrence toujours vive, a pesé sur le marché domestique suisse et sur le marché européen, a précisé Swiss. Toutefois, les recettes ont bien progressé sur les marchés intercontinentaux.

Les mesures prises dans le cadre du programme d'économies SCORE lancé à l'échelle du groupe Lufthansa ont eu des répercussions positives, note le transporteur. Parmi les principales dispositions adoptées figurent notamment des initiatives en matière de gestion du carburant et en faveur de l'extension de la part de marché de Swiss à Genève.

Selon les chiffres de Genève Aéroport publiés fin mars, la nouvelle stratégie de Swiss a permis d'augmenter l'an dernier de 11% le nombre de passagers transportés depuis la Cité de Clavin par la filiale de Lufthansa et d'y porter sa part de marché à 15,2%.

Comme déjà publié mi-avril, Swiss a transporté 3,53 millions de passagers au 1er trimestre, en hausse de 0,2% sur un an. Le nombre de vols a baissé de 2,9% à 33'339 vols. Le coefficient d'occupation des sièges est resté stable à 78,9%. Côté fret, le chiffre d'affaires a progressé de 1,7% en comparaison annuelle.

Dans le cadre de la stratégie «Next Generation Airline of Switzerland», Swiss a étendu son portefeuille de destinations au départ de Zurich. Le programme de vol estival actuellement en vigueur compte 22 nouvelles destinations européennes. Le réseau genevois s'élargira de 12 destinations.

Swiss a également négocié de nouvelles conventions collectives de travail avec les syndicats de pilotes IPG et Aeropers ainsi qu'avec kapers, le syndicat du personnel de cabine. La compagnie estime que cela garantit l'emploi à long terme et le fondement d'une future croissance compétitive.

Pour l'ensemble de l'année, Swiss s'attend à une évolution stable des résultats ainsi qu'à un résultat opérationnel (EBIT) légèrement supérieur à celui de l'an passé. La vigueur du franc continuera à peser sur les recettes et sur l'EBIT. Compte tenu des prix modérés du pétrole brut, les coûts relatifs au carburant auront une incidence positive sur le résultat, précise la compagnie.

En 2014, Swiss avait vu son bénéfice opérationnel bondir de 31% à 347 millions de francs, notamment pour des raisons comptables liées à une autre manière d'amortir les avions. Le chiffre d'affaires a légèrement augmenté, de 1% à 5,212 milliards de francs, avec un nombre de passagers record de 16,17 millions, en hausse de 1,3%.

De son côté, le propriétaire de Swiss, Lufthansa, a annoncé mardi être repassé dans le vert au 1er trimestre. Son résultat a été dopé par une opération très avantageuse de conversion d'obligations. La société s'attend toutefois toujours à une année difficile. Entre janvier et mars, le groupe a inscrit un bénéfice net de 425 millions d'euros (442 millions de francs), contre une perte nette de 252 millions un an plus tôt.

Son chiffre d'affaires a lui progressé de 8%, à 6,97 milliards d'euros, malgré le crash le 24 mars dans les Alpes françaises de l'un des avions de sa filiale à prix modérés Germanwings, faisant 150 morts. En dépit également de six nouvelles journées de grèves de ses pilotes, avec qui le torchon brûle depuis des mois concernant les modalités de fin de carrière.