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ViolenceMaman agressée dans un tram par une ado

Une adolescente irascible frappe une maman devant ses enfants, dans l'indifférence générale. La police neuchâteloise a pu la retrouver et l'arrêter hier.

Vincent Donzé
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Vincent Donzé
L'adolescente qui a tabassé une passagère a quitté le tram 5 à l'arrêt de Colombier sans être inquiétée.

L'adolescente qui a tabassé une passagère a quitté le tram 5 à l'arrêt de Colombier sans être inquiétée.

Laurent Crottet

Des coups de poing et de genou ainsi qu'une boucle d'oreille arrachée: c'est la violente agression qu'a subie une passagère du tram 5, dimanche soir à Neuchâtel. Malgré une vidéosurveillance défaillante, la police neuchâteloise est parvenue hier à identifier l'adolescente responsable de ses méfaits. «Nous l'avons interpellée», confirme le commissaire Pierre-Louis Rochaix.

«Cette agression était totalement gratuite. L'adolescente attendait d'être contrariée pour se défouler», estime l'ex-mari de la victime, dans un courrier adressé à L'Express.

Passivité des passagers

Dans sa plainte, la mère de famille qui a pris le tram à 18 h 15 avec ses filles de 6 et 11 ans indique avoir demandé des excuses à l'adolescente, laquelle jetait des restes de nourriture sur sa fille aînée. Une requête qui a déclenché une pluie d'insultes et de coups.

Isolé dans une cabine sans contact avec la rame, le conducteur du tram reliant la place Pury à Boudry n'a rien remarqué. L'adolescente est descendue du tram à l'arrêt de Colombier, tandis que la victime prenait une autre correspondance deux stations plus loin. «Elle a informé le conducteur du bus suivant, lequel a alerté notre centrale», rapporte Aline Odot, porte-parole des Transports publics du Littoral neuchâtelois.

Ce que dénonce le père des fillettes, elles aussi traumatisées et suivies par des psychologues, c'est la passivité des autres passagers: «Personne n'a bougé!» dit-il. Pis: «Un homme qui a assisté au tabassage n'a même pas daigné lui demander comment elle allait lorsqu'il l'a revue plus tard dans le bus.»

A la police cantonale neuchâteloise, le commissaire Pierre-Louis Rochaix ne jette pas la pierre aux témoins passifs: «Prêter assistance, c'est bien, mais uniquement quand on a le sentiment de pouvoir prendre le dessus. A quoi sert de jouer les héros si le résultat est une raclée de plus?» Et de préciser: «Intervenir à plusieurs, c'est plus facile, mais le meilleur réflexe, c'est d'appeler discrètement le 117.»

A Neuchâtel, les Transports publics engagent des agents de sécurité à leurs frais, mais uniquement le vendredi et le samedi soir, quand les voyageurs éméchés sont les plus nombreux. «Un effet dissuasif a été constaté», conclut Aline Odot, pour qui l'incident de dimanche est «isolé»: «On devrait pouvoir voyager tranquillement.» 

L'indifférence fait aussi mal

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