EconomieManifestation anti-Macri en Argentine
A l'appel des syndicats, des dizaines de milliers de personnes ont protesté vendredi contre la politique d'austérité.

Manifestants à Buenos Aires. (Image - 29 avril 2016)
Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté vendredi à Buenos Aires.
Ils répondaient à l'appel des principaux syndicats argentins qui organisaient leur première mobilisation commune contre la politique d'austérité mise en place par le président Mauricio Macri.
Divisés sous les mandats de Nestor puis Cristina Kirchner (2003-2015), la Confédération générale du travail (CGT) et les deux branches de la Centrale des travailleurs argentins (CTA) ont cette fois décidé d'unir leurs forces pour dénoncer le virage libéral entrepris selon eux par le nouveau président.
Contre l'inflation
Les syndicats dénonçaient «une vague de licenciements» tant dans le secteur public que privé depuis l'arrivée au pouvoir de Mauricio Macri le 10 décembre dernier. «Nous nous étions perdus de vue mais étant donné la situation que nous vivons, nous nous sommes réunis», a déclaré Antonio Calo, secrétaire général d'une des ailes de la CGT argentine.
Les manifestants ont bloqué le centre de Buenos Aires. Ils réclamaient des mesures contre l'inflation, qui devrait atteindre cette année 36% par an selon les analystes, ainsi que des baisses d'impôts.
«L'ensemble du mouvement va se mobiliser contre les licenciements, contre l'austérité et contre la pauvreté qui s'est aggravée sous le gouvernement Macri», avait indiqué le syndicaliste José Rigane, de la centrale CTA Autonome.
«Grève nationale»
La tension sociale a beaucoup augmenté ces derniers mois en Argentine, avec plusieurs manifestations et mouvements de grève des médecins, enseignants, employés du secteur bancaire et fonctionnaires, entre autres. «Nous allons amplifier la lutte et s'ils n'écoutent pas il y aura une grève nationale», a prévenu Pablo Micheli, un des dirigeants de la CTA.
Le président Macri était en déplacement à Tucuman, à 1200 kilomètres au nord pour y annoncer un plan national de l'eau. Celui-ci devrait créer 200'000 emplois selon un communiqué officiel.
Le gouvernement de centre-droit a reconnu avoir procédé, dans les trois premiers mois de l'année, à 11'000 licenciements.