Espagne: Manifestation pour «la République maintenant»

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EspagneManifestation pour «la République maintenant»

Près de 50'000 personnes se sont rassemblées dimanche à Barcelone pour une Catalogne indépendante.

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La tension commence vraiment avec la «guerre des Faucheurs». Les paysans catalans se révoltent en 1640 contre le roi qui les écrase sous les taxes pour financer la guerre contre la France et tuent le vice-roi. Cet épisode constitue l'hymne national catalan.

La tension commence vraiment avec la «guerre des Faucheurs». Les paysans catalans se révoltent en 1640 contre le roi qui les écrase sous les taxes pour financer la guerre contre la France et tuent le vice-roi. Cet épisode constitue l'hymne national catalan.

Antoni Estruch i Bros, Els Segadors, 1907
Mais les choses se gâtent encore plus le 11 septembre 1714. Durant la guerre de succession d'Espagne, Barcelone choisit le camp des Habsbourg contre les Bourbon. Ceux-ci triomphent et leur roi, Felipe V, écrase la ville. Une chute commémorée via la fête nationale catalane.

Mais les choses se gâtent encore plus le 11 septembre 1714. Durant la guerre de succession d'Espagne, Barcelone choisit le camp des Habsbourg contre les Bourbon. Ceux-ci triomphent et leur roi, Felipe V, écrase la ville. Une chute commémorée via la fête nationale catalane.

L'Onze de Setembre de 1714 – d'Antoni Estruch i Br
Au 20e siècle, après la proclamation de la IIe République, la Catalogne obtient un statut d'autonomie qui ressuscite l'institution de la Généralité de Catalogne. Le 6 octobre 1934, une très éphémère république catalane est même proclamée.

Au 20e siècle, après la proclamation de la IIe République, la Catalogne obtient un statut d'autonomie qui ressuscite l'institution de la Généralité de Catalogne. Le 6 octobre 1934, une très éphémère république catalane est même proclamée.

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Des dizaines de milliers de Catalans ont manifesté dimanche à Barcelone à l'appel d'une association séparatiste. Ils ont réclamé la formation d'un gouvernement déterminé à avancer vers la sécession.

Selon la police municipale, 45'000 personnes ont participé au défilé «La République maintenant» organisé par l'Assemblée nationale catalane (ANC), puissante association séparatiste.

Bien qu'ayant remporté aux élections régionales du 21 décembre la majorité absolue des sièges au parlement catalan, les partis séparatistes ne se sont pour l'heure pas entendus pour investir un gouvernement régional.

«Vers la république catalane»

«Nous sommes plus de deux millions de citoyens de Catalogne qui voulons avancer maintenant, clairement, vers la république catalane», a déclaré le vice-président de l'ANC, Agusti Alcoberro.

La semaine précédente, les deux principaux partis indépendantistes étaient parvenus à un accord pour avancer vers la sécession, prévoyant de soumettre à référendum une future Constitution catalane.

Mais ils doivent encore faire face à des obstacles judiciaires et obtenir le soutien des anticapitalistes de la CUP pour former un gouvernement et mettre ainsi fin à la mise sous tutelle de la région par le gouvernement central.

«Il y a une majorité pour la république, eh bien qu'ils forment un gouvernement et l'appliquent», réclamait Miquel Alvarez, étudiant en droit de 20 ans rencontré dans le cortège.

Débat reporté

Le débat d'investiture d'un nouveau président régional, prévu lundi, a dû être reporté sine die, le candidat actuel, l'ex-président de l'ANC Jordi Sanchez, étant en détention provisoire près de Madrid comme trois autres dirigeants indépendantistes.

Poursuivis pour leur implication dans la tentative avortée de sécession le 27 octobre, ils sont considérés par les séparatistes comme des «prisonniers politiques».

L'ex-président Carles Puigdemont, destitué par Madrid le 27 octobre après la proclamation d'une république indépendante et lui aussi objet de poursuites judiciaires, s'est exilé en Belgique et a renoncé à être candidat à sa succession face aux obstacles judiciaires à sa candidature.

«Que maintenant, en plein XXIe siècle, il y ait des gens emprisonnés pour leurs idées, c'est une honte, c'est antidémocratique», fulminait Maria Soria, pédiatre de 56 ans rencontrée dans la manifestation.

En attendant l'investiture d'un gouvernement régional, la Catalogne, région de 7,5 millions d'habitants, reste sous administration directe du gouvernement de Mariano Rajoy.

(ats)

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