LondresManuel Valls réitère son cri d'amour à l'entreprise
Le Premier ministre français Manuel Valls a prévenu que le Royaume-Uni et tout particulièrement la City «perdraient beaucoup à vouloir tourner le dos à l'Europe».

A Londres, Manuel Valls a répété son amour de l'entreprise
Après l'avoir déjà fait en France, Manuel Valls s'est à nouveau adressé ce lundi 6 octobre à Londres à un parterre de représentants du monde des affaires.
«Je connais les échéances des prochaines années qui pourraient vous amener à vous exprimer sur votre destin et sur votre avenir. Et je vous le dis sereinement et sincèrement: la France souhaite que le Royaume-Uni reste dans l'Union européenne», a lancé Manuel Valls dans le décor majestueux de la bibliothèque Guildhall à Londres.
«Le Royaume-Uni, et tout particulièrement la City, perdraient beaucoup à vouloir tourner le dos à l'Europe», a déclaré le Premier ministre français. «Je l'ai dit à votre Premier ministre, David Cameron, je le dirai à Ed Miliband», le chef du parti travailliste d'opposition (centre gauche), dont la formation est au coude à coude dans les sondages avec les conservateurs avant les élections générales de mai prochain.
David Cameron a promis un référendum sur le maintien ou non du Royaume-Uni dans l'UE en 2017, sous la pression des eurosceptiques de son camp conservateur (droite) et du parti europhobe Ukip.
Action plus lisible
Manuel Valls a reconnu que l'Europe avait «besoin de réformes» et qu'il fallait notamment «la simplifier», «rendre son action plus lisible pour la rapprocher des peuples, pour combler ce vide démocratique dont on parle depuis des décennies sans jamais réellement prendre les mesures adaptées», a-t-il dit.
Il a aussi rappelé le besoin d'une «réorientation» de la politique économique européenne en faveur de la croissance et à distance d'une austérité jugée douloureuse et peu efficace. Il a encore appelé les Britanniques à ne pas quitter le navire européen afin de contribuer à maintenir l'Europe comme «un continent de référence», «un continent capable de peser d'un point de vue économique, industriel, technologique, scientifique, mais aussi diplomatique et militaire».
Une catastrophe
Les milieux d'affaires britanniques sont inquiets des répercussions que pourrait avoir sur la place financière de la City une sortie du Royaume-Uni de l'UE. «Le destin de la Grande-Bretagne est dans l'UE» et sa sortie serait une «catastrophe» pour les deux, a-t-il averti.
S'adressant en particulier aux investisseurs qui constituaient son auditoire, Manuel Valls a souligné que l'Europe avait déjà accompli «des pas de géant» en termes de réforme des règles financières.
«Elle a créé des autorités communes pour superviser les banques, les assurances, les fonds de pension. Elle a contraint les banques à renforcer leurs fonds propres. Elle a mis en place des règles pour encadrer les rémunérations, pour renforcer la transparence et la protection des investisseurs», a insisté le locataire de Matignon.