Hockey sur glace: Manzato: «Je prends de plus en plus de plaisir à jouer»

Publié

Hockey sur glaceManzato: «Je prends de plus en plus de plaisir à jouer»

Le portier va quitter Genève-Servette pour Berne à la fin de la saison. Il est revenu sur le rôle qu’il joue aux Vernets, sur son envie de continuer à jouer et son plaisir à accompagner les jeunes gardiens.

Claude-Alain Zufferey
par
Claude-Alain Zufferey
Eric Lafargue

Jeudi, dans un communiqué, le CP Berne a annoncé avoir signé un contrat pour la saison prochaine avec Daniel Manzato (37 ans).

Cela signifie donc que le gardien de Genève-Servette ne prolongera pas son aventure aux Vernets. «Nous avons entamé les discussions dès le mois de décembre. Les dirigeants genevois m’ont dit qu’ils souhaitaient donner plus de responsabilités à Stéphane Charlin. Dès lors, comme j’ai encore la flamme et envie de jouer, j’ai regardé ailleurs, explique-t-il.

Et le Vaudois est tombé d’accord avec Florence Schelling, directrice sportive du CP Berne. Un club pour qui il a d’ailleurs déjà joué lors de la saison 2015-2016, alors qu’il avait été prêté par Lugano.

Accompagner les jeunes talents

Ce passage dans la capitale n’est pas à cocher dans la case bons souvenirs pour Daniel Manzato, puisqu’il s’est blessé lors de son premier match. «Je me souviens que je suppléais Marco Bührer blessé. Dommage que cette parenthèse se soit terminée comme ça. La saison prochaine, je vais vraiment voir de l’intérieur comment fonctionne un aussi grand club. Mon rôle sera aussi d’accompagner Philip Wüthrich. À 23 ans, c’est un gardien qui possède un énorme potentiel.»

Un passionné de gardien

Ce rôle, Daniel Manzato le joue actuellement à Genève aux côtés de Gauthier Descloux. D’ailleurs, il ne s’en plaint pas. Bien au contraire. «J’aime bien aider les jeunes, c’est sympa. Je l’avais déjà fait avec Elvis Merzļikins à Lugano. Actuellement, avec Gauthier, nous échangeons beaucoup. Je suis un passionné de gardiens. Tous les matins dans le vestiaire, nous parlons des autres championnats, des autres matches. Et bien évidemment tout tourne pour autour des goalies: ça va de la technique au mental en passant par des petits trucs pour s’améliorer.»

«Dans une équipe c’est souvent tabou de dire comme l’on se sent, surtout si ça va mal.»

Daniel Manzato, gardien de Genève-Servette

Au fil des saisons, des années passées dans les patinoires, le toujours portier des Aigles a appris à s’ouvrir aux autres et à les écouter: «Dans une équipe c’est souvent tabou de dire comme l’on se sent, surtout si ça va mal. Les jeunes préfèrent garder tout pour eux et se pénalisent. Je trouve qu’il est important de s’exprimer. De cette manière, au final tout le monde se tire vers le haut. C’est évident que je ne tenais pas ce discours à 25 ans. Mais maintenant, je me sens de mieux en mieux dans ma vie et je prends de plus en plus de plaisir à jouer au hockey.»

«La force du public est incroyable»

Formé à Fribourg Gottéron, le Vaudois a pas mal bourlingué durant sa carrière débutée en LNA en 2003 avec Kloten. International à 34 reprises, il a également tenté l’expérience nord-américaine jouant en AHL. En Suisse, c’est quand même au Tessin qu’il a effectué la majeure partie de sa carrière dans l’élite: six ans à Lugano et deux saisons à Ambri. Il connaît donc tous les publics, mais l’absence de public prolongée est pour lui une première. «Pendant cette pandémie, le maître mot était vraiment la faculté d’adaptation. Mais vis-à-vis de l’absence de public, il n’y a rien à faire: un match avec des gradins vides me paraît plat.»

Daniel Manzato de l’exemple inverse, d’un public qui faisait trembler les patinoires: «Dans le Sud, les supporters ont le sang chaud. À Lugano, leurs humeurs fluctuaient avec les résultats. À Ambri, les fans faisaient toujours en sorte de soutenir l’équipe, même dans les moments plus délicats. Mais le souvenir qui me restera toujours c’est l’année où nous avons disputé la Coupe Spengler. Tous les gradins étaient aux couleurs du petit village d’Ambri. Et le bruit quand nous sommes entrés sur la glace… la patinoire tremblait. C’était incroyable.»

Ton opinion