Motocyclisme: Marc Marquez, l’indestructible

Publié

MotocyclismeMarc Marquez, l’indestructible

Le champion du monde veut tenir sa place ce week-end. Quatre jours après avoir subi une opération de son humérus droit (triple fracture).

par
Jean-Claude Schertenleib
LM

LM

Les toubibs et les miracles

On se rappelle avoir vu, il y a une vingtaine d’années, le Japonais Tetsuya Harada se relever dans un bac à sable d’Imola, reprendre son Aprilia 500 et la pousser en courant pour la remettre en marche: la veille, il s’était fracturé... un pied! On se souvient, il n’y a pas si longtemps (2013), de Jorge Lorenzo: il s’était fracturé une clavicule le jeudi des premiers essais à Assen, il était parti le soir même pour Barcelone y subir une opération; le samedi, il se classait cinquième du GP des Pays-Bas.

Désormais, il y aura l’épisode Marc Marquez, 2020: victime d’une terrible chute dimanche à deux tours de la fin du GP d’Espagne, le champion du monde s’est fait opérer d’une triple fracture de l’humérus droit mardi, il est revenu dans le paddock jeudi matin.

Bien décidé à ne pas rater le GP d’Andalousie: «Dimanche, dès son arrivée au centre médical du circuit après sa chute, la première inquiétude de Marc n’était pas l’opération nécessaire, mais bien s’il avait une chance de ne pas rater le prochain GP. Comme, à ce moment-là, nous ne pouvions pas savoir si les nerfs avaient été touchés, je n’avais pas pu répondre», explique le docteur Xavier Mir, le chirurgien qui officie sur les GP et qui a eu beaucoup de travail l’autre jour.

Car après l’intervention réussie sur Marquez – pause d’une plaque en titane -, il a réparé le scaphoïde de Cal Crutchlow. Folie, miracles de la médecine? «Non, nous avons affaire à des athlètes superbement entraînés, qui ont l’habitude de la douleur», reprend le docteur Mir.

Tests réussis sans grimacer

Après une chute importante, les pilotes passent par le centre médical pour y recevoir le feu vert ou le feu rouge des médecins. C’est bien sûr également le cas lorsqu’ils reviennent à la compétition, après une intervention chirurgicale: «Notre code prévoit toute une série de tests», explique le directeur médical des GP, le docteur Giancarlo Di Filippo. «En début de journée, Marc Marquez – mais également Cal Crutchlow et Alex Rins (dislocation de son épaule droite, lors des qualifications de samedi dernier) – a subi ces tests et il a parfaitement réussi tous les exercices. Sans éprouver de douleurs. D’un point de vue médical, nous pouvions donc le déclarer bon pour le service.»

Quelques minutes après ces tests, on apprenait que l’Espagnol allait s’offrir un jour supplémentaire de convalescence et qu’il ne devrait reprendre le guidon que samedi matin, pour la troisième des quatre séances d’essais libres habituelles. «Comme tous les pilotes, Marc connaît parfaitement son corps. S’il constate des problèmes, il s’arrêtera de lui-même», précise le team-manager Honda, Alberto Puig.

Comme les conditions atmosphériques – donc l’adhérence du circuit de Jerez de la Frontera – devraient être les mêmes que le week-end dernier, Marquez ne sera pas trop désavantagé sur le plan technique, son niveau de performance, jusqu’à sa chute, prouvant que sa Honda était parfaitement au point.

Fabio Quartararo n’est pas surpris

Réunis pour la traditionnelle conférence de presse d’avant-GP, les animateurs de dimanche dernier ne sont pas surpris: «Je comprends que cela impressionne le public, mais je crois que tous les pilotes, nous sommes les mêmes: après une blessure, nous voulons revenir le plus tôt possible. Cela fait partie de notre ADN», explique ainsi le vainqueur de dimanche, le Français Fabio Quartararo.

Après avoir fêté son premier succès en MotoGP dimanche dernier, le Niçois Fabio Quartararo s’est très vite remis au travail.

Après avoir fêté son premier succès en MotoGP dimanche dernier, le Niçois Fabio Quartararo s’est très vite remis au travail.

KEYSTONE

Propulsé du jour au lendemain au cœur de l’actualité – nombre record de téléspectateurs sur Canal+, «une» complète du journal «L’Equipe» de lundi, sujets dans les journaux télévisés -, le Niçois a vécu cette folie médiatique de loin. Avec une priorité: «Dimanche, après les interviews et les photos, nous nous sommes immédiatement replongés dans notre travail avec mon équipe technique, pour préparer cette nouvelle course, voir comment on pouvait encore progresser.»

Lüthi: l’heure de la réflexion

 Thomas Lüthi avait chuté à deux tours de l'arrivée du GP d'Espagne en Moto2 le week-end passé.

Thomas Lüthi avait chuté à deux tours de l'arrivée du GP d'Espagne en Moto2 le week-end passé.

KEYSTONE

«Dans notre sport, on parle toujours des pilotes, mais on gagne – et on perd! – en équipe.»

Thomas Lüthi

Confiné dans le paddock – le même protocole sera en vigueur pour le GP de la République Tchèque, à Brno le 9 août, les représentants des médias étant encore obligés de travailler à distance -, Thomas Lüthi a eu le temps de réfléchir à son week-end catastrophique: «Nous avons eu de longs échanges avec mes techniciens, pour essayer de comprendre ce qui n’a pas fonctionné. Dans notre sport, on parle toujours des pilotes, mais on gagne – et on perd! – en équipe. Ce n’est pas le moment de s’entre-déchirer et de vouloir mettre la faute sur X ou Y», explique Tom.

Ton opinion

1 commentaire