Immeubles effondrés: Marseille va recevoir une aide «contrôlée»

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Immeubles effondrésMarseille va recevoir une aide «contrôlée»

L'Etat va apporter une aide financière contrôlée de 272 millions de francs pour lutter contre l'habitat indigne dans la cité phocéenne.

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Un mois après le drame des immeubles effondrés dans le centre de Marseille, le ministre du Logement, Julien Denormandie, a promis une aide de l'Etat de 272 millions de francs.

Un mois après le drame des immeubles effondrés dans le centre de Marseille, le ministre du Logement, Julien Denormandie, a promis une aide de l'Etat de 272 millions de francs.

Jean-Claude Gaudin, maire de Marseille depuis 22 ans, admet n'en avoir pas assez fait pour prévenir les catastrophes après l'effondrement des immeubles. (11 novembre 2018)

Jean-Claude Gaudin, maire de Marseille depuis 22 ans, admet n'en avoir pas assez fait pour prévenir les catastrophes après l'effondrement des immeubles. (11 novembre 2018)

AFP
Un balcon s'est partiellement effondré samedi à Marseille sur le parcours de la marche blanche.Trois personnes ont été légèrement blessées. (10 novembre 2018)

Un balcon s'est partiellement effondré samedi à Marseille sur le parcours de la marche blanche.Trois personnes ont été légèrement blessées. (10 novembre 2018)

DR/Twitter

Près d'un mois après l'effondrement de deux immeubles à Marseille, le ministre du Logement, Julien Denormandie, a annoncé jeudi une aide de 240 millions d'euros (272 millions de francs) pour lutter contre l'habitat indigne dans la cité phocéenne. La somme sera sous un strict contrôle de l'Etat.

M. Denormandie a également promis «d'autres subventions, dans le cadre de la rénovation urbaine». «La situation aujourd'hui n'est pas acceptable», a indiqué le ministre à la presse, après avoir rencontré les habitants du quartier de Noailles, à proximité de la rue d'Aubagne, où deux immeubles se sont écroulés le 5 novembre, tuant 8 personnes.

«Ils m'ont dit leur désarroi, ils m'ont dit leur inquiétude», a poursuivi M. Denormandie, assurant que l'Etat serait «pleinement aux côtés des Marseillais».

«Je suis venu m'assurer que Marseille et la métropole puissent mettre en place un plan d'envergure», a poursuivi le ministre. La veille de sa visite, la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence, Martine Vassal, avait présenté une «stratégie» de 600 millions d'euros - à partager entre l'Etat, la métropole et les autres collectivités - pour lutter contre l'habitat insalubre dans la cité phocéenne.

Un plan «essentiel»

Cette stratégie est un «plan essentiel», a estimé M. Denormandie, qui a promis, outre les 240 millions d'euros, une «mobilisation de tous les services et agents de l'Etat et la création d'une structure d'aménagement pour la réhabilitation de l'habitat».

Sans les détailler, le ministre a évoqué «des actions nouvelles» pour le relogement des personnes évacuées - 1509 selon le dernier bilan jeudi - et la réhabilitation d'immeubles, dont 193 ont été évacués depuis le 5 novembre.

«Il faut aller plus vite», a insisté le ministre, considérant que «chaque fois que cela est possible», les personnes devaient retrouver leur domicile ou sinon être relogées «dans des conditions pérennes». Interrogé sur la possibilité de réquisitions, M. Denormandie a déclaré «ne pas y être opposé»: «Mais cela ne se fait pas du jour au lendemain».

«Le rôle de l'Etat, c'est de s'assurer que la stratégie puisse être renforcée, accélérée», mais «la confiance n'exclut pas le contrôle suivi, très fin et quotidien, dans la mise en place de la phase d'urgence et dans la phase de réhabilitation», a encore affirmé M. Denormandie.

Un suivi quotidien

«Je serai très ferme sur le contrôle de la stratégie mise en oeuvre», a t-il prévenu, en promettant un «suivi quotidien drastique, méthodique», avec notamment la mise en place d'un «comité de pilotage» sous l'égide du préfet.

Jeudi matin, plusieurs experts ont accompagné le ministre sur le site de l'effondrement des immeubles et ont estimé qu'il fallait étudier une possible défaillance des sols, qui pourrait expliquer le drame.

L'un d'eux a indiqué «ne pas être en mesure» de fixer un délai à l'issue duquel il pourrait dire aux habitants s'ils pourraient ou non réintégrer leur immeuble.

(ats)

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