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ItalieMatteo Renzi à la présidence pour former son gouvernement

Le chef du Parti démocrate Matteo Renzi est arrivé lundi à la présidence italienne, au Palais du Quirinal. Il va recevoir la charge de former le nouveau gouvernement.

Le chef du Parti démocrate Matteo Renzi est arrivé en voiture lundi à la présidence italienne, au Palais du Quirinal.

Le chef du Parti démocrate Matteo Renzi est arrivé en voiture lundi à la présidence italienne, au Palais du Quirinal.

Keystone

Le chef du Parti démocrate Matteo Renzi est arrivé lundi à la présidence italienne pour recevoir la charge de former le nouveau gouvernement et devenir le plus jeune premier ministre de l'Union européenne.

Le maire de Florence, 39 ans, est «monté» au Quirinal, la colline romaine où se trouve la présidence de la République, avec dix minutes d'avance vers 10h20. Il était au volant d'une voiture blanche, avec à ses côtés Filippo Sensi, le chef du service de presse du Parti démocrate, sa formation de centre gauche.Au président Giorgio Napolitano, il devrait déjà présenter une ébauche de liste pour son équipe gouvernementale.

«Il a un besoin désespéré de figures d'excellence, si possible nouvelles. Mais suffisamment expérimentées pour ne pas devenir immédiatement esclaves de chefs de cabinets très expérimentés», relève un éditorialiste du Corriere della Sera.Le jeune dirigeant du PD, pour qui «la rapidité est un aspect constitutif de la personnalité», se rend compte que «la formation d'une équipe n'est pas un travail facile», renchérit Federico Geremicca dans la Stampa.

Premier écueil de taille: donner «un signal de révolution» en s'appuyant sur la même majorité gauche-droite que son prédécesseur, puisque «l'homme pressé» a fait tomber jeudi dernier Enrico Letta, ex-numéro deux de son propre parti, sans que les Italiens soient appelés aux urnes.

Parti en trombe - il ne dirige le PD que depuis décembre dernier-, il se heurte déjà aux exigences d'un allié encombrant au sein de la majorité gouvernementale, le Nouveau centre droit (NCD), d'Angelino Alfano, ex-dauphin de Silvio Berlusconi et vice-premier ministre sortant.

«Nous sommes tout simplement indispensables pour la naissance de ce gouvernement. Si nous disons +non+ au gouvernement, celui-ci ne peut pas voir le jour», a souligné dimanche Angelino Alfano devant ses sympathisants.«Pour nous c'est une grande satisfaction, mais également une grande responsabilité, nous n'avons pas le droit à l'erreur», a-t-il souligné.

Un genre de «pacte à l'allemande»

La veille, il avait déjà posé ses conditions pour soutenir le gouvernement de Matteo Renzi, exigeant que celui-ci ne soit pas déséquilibré vers la gauche et qu'un contrat soit signé, un genre de «pacte à l'allemande», sur le programme du futur exécutif.

Dans le camp de Matteo Renzi, qui «n'a aucune expérience ni du parlement ni de gouvernement» rappelle La Repubblica, rien n'est simple non plus.

Deux personnalités pressenties pour les ministères de la Culture et du Développement économique ont dit +non+ au chef du PD, tandis que les cotes de deux autres noms qui circulaient jusqu'à présent dans la presse pour le ministère de l'Economie semblent en baisse, car ne disposant pas du poids politique nécessaire.

Or ce ministère est crucial pour la troisième économie de la zone euro qui peine à sortir de la récession avec un modeste +0,1% de croissance au dernier trimestre 2013, et un taux de chômage de près de 13%. «Le pays est impatient et a besoin de réponses immédiates, surtout sur l'économie», a prévenu le ministre sortant de l'Economie Fabrizio Saccomanni.

Mais le futur premier ministre italien s'est voulu rassurant. «Pas de problème sérieux pour l'instant. Au contraire», a-t-il écrit dans un SMS à ses amis.La tradition veut que le candidat choisi au poste de chef du gouvernement accepte «avec réserve» sa désignation puis, quand il a acquis la certitude d'avoir une équipe gouvernementale solide qui dispose de la majorité dans les deux chambres du parlement, il «lève la réserve».

Matteo Renzi pourrait présenter son gouvernement et prêter serment mercredi ou jeudi, avant de soumettre son programme devant le parlement et remporter le vote de confiance

(AFP)

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