Crise politiqueMédiation interrompue à Vevey, selon Vevey Libre
Deux municipaux de Vevey Libre estiment que les règles n'ont pas été respectées car les trois autres membres de l'Exécutif ont rendu le processus public.
La médiation en cours au sein de la Municipalité de Vevey (VD) est interrompue. Les règles n'ont pas été respectées, les trois autres membres de l'Exécutif ayant rendu le processus public avant sa fin, estiment les municipaux de Vevey libre Jérôme Christen et Michel Agnant.
«On regrette cette affaire qui prend des proportions exagérées», a déclaré le municipal Jérôme Christen mercredi devant la presse à Vevey. «Il s'agit d'une attaque directe à notre encontre. De notre point de vue, il n'est pas possible de lancer une attaque publique quand une médiation est en cours.»
«Nous nous y sommes opposés lundi par le biais de notre avocat. La syndique a ignoré notre démarche et a mis de facto un terme aux bons offices de la médiatrice», a-t-il ajouté.
Règlement de compte
Les représentants de Vevey libre à la Municipalité réagissaient à un communiqué de la majorité de l'Exécutif (un PS, un PLR et une Verte) qui annonçaient mardi avoir demandé il y a un mois de l'aide à l'Etat de Vaud. En cause, «le non-respect des règles régissant les fonctionnements du collège» et des «tensions internes importantes».
Le canton n'est pas entré en matière, a relevé M. Christen. Il a mandaté une médiatrice, la préfète du district de Lausanne, Clarisse Schumacher Petoud. Selon les deux centristes, Michel Agnant est clairement visé par cette action. Il s'agit d'un règlement de compte politique. «Nos adversaires n'ont pas supporté de perdre des sièges lors des dernières élections», souligne M. Christen, qui se dit totalement solidaire de son collègue, «un ovni dans le monde politique».
Divergences
Certes, il y a eu des divergences. «On a eu des difficultés dans la répartition des dicastères», a noté Michel Agnant, en charge de la direction des affaires sociales, du logement et de l'intégration. Dès le 1er janvier prochain, l'Haïtien, élu haut la main aux dernières élections, va hériter de l'ensemble de la culture, les musées et bibliothèques étant actuellement sous la houlette du responsable des finances.
Dans ce domaine, de nombreux problèmes n'ont pas été traités, dont le dernier en date est celui du départ de la directrice du Musée Jenish. Michel Agnant dit pourtant avoir tiré la sonnette d'alarme à plusieurs reprises. Cette réunification a pris trop de temps. Cela a crispé les relations, selon le centriste.
Autre divergence politique, le dossier du logement. Là aussi, la Municipalité a annoncé dans la presse vouloir externaliser la gestion des immeubles locatifs de la ville sans en avertir leurs collègues de Vevey libre, en faveur d'une internalisation.
Pas paralysé
Interrogé sur le sentiment d'être poussé vers la sortie, Michel Agnant répond qu'il est «prêt à tout. Ce n'est pas un petit groupe qui décide, c'est le peuple», note-t-il. «On décrit une Municipalité paralysée, il n'en est rien», poursuit Jérôme Christen. L'administration fonctionne, les dossiers avancent. Le problème est essentiellement relationnel.
Quant à l'avenir, les deux centristes estiment que le rapport de confiance est rompu avec la médiatrice. Dans cette affaire, elle aurait dû maintenir une discrétion la plus totale. Or elle a signé le communiqué de la Municipalité. Elle ne peut donc plus assumer ce rôle.
Droit à l'information
La majorité de la Municipalité de Vevey prend acte et regrette la décision des deux membres du parti Vevey Libre de renoncer, à ce stade, à poursuivre le processus de médiation. Soucieuse d'un retour rapide à un climat de travail apaisé et serein, elle laisse la porte ouverte à ses deux collègues pour la poursuite du processus engagé, indique-t-elle dans son communiqué.
La majorité de la Municipalité rappelle que la répartition des dicastères de la Ville a été décidée en mars 2016 à l'unanimité du collège exécutif et qu'elle impliquait diverses réorganisations internes d'envergure, actuellement en cours.