AutoMieux vaut éviter les sièges low-cost
Le TCS a analysé dix sièges enfant coûtant environ 100 francs. Les résultats sont inquiétants. Plus de la moitié des modèles sont non recommandés. Un seul a convaincu.
- par
- Fabien Feissli

Le constat du TCS est inquiétant. Sur dix sièges «low-cost», six n'ont pas convaincu les experts.
Le «Nania BeOne SP». Sur dix sièges enfant «low-cost», c'est le seul qui a réellement convaincu les experts du TCS. Pire encore, plus de la moitié (six sur dix) sont jugés «non recommandés». Les sièges, coûtant entre 70 et 130 francs, étaient notamment testés sur la sécurité, le maniement et la présence de substances toxiques.
«Ces résultats sont une surprise. En dix ans d'expérience, jamais je n'aurais pensé avoir six sièges insuffisants d'un coup», souligne Antoine Keller, responsable de ces tests pour le TCS. La majorité des produits mis à l'épreuve souffraient de faiblesse au niveau de la sécurité. Le test de collision frontale à 64 km/h a éliminé les modèles «Safety Paris SP» et «Tiggo Bebehut». «Les harnais qui fixent les sièges enfant à la banquette arrière ne les ont pas assez retenus», explique l'expert.
Il souligne également des problèmes au niveau des collisions latérales. «Les dossiers amovibles offrent une protection insuffisante au niveau de la tête.» C'est le cas des trois modèles «United-Kids» ainsi que du «Tiggo Bebehut». Autre défaut constaté, les sièges «Nania Starter SP» et «United-Kids Alpha Deluxe» contiennent une forte concentration en plastifiants, des substances toxiques.
Tests plus sévères
Antoine Keller précise qu'il faut distinguer l'homologation des sièges et les tests consommateurs menés par le TCS. «Nous sommes plus exigeants, mais c'est plus efficace pour informer le client.» Daniel Menna, porte-parole du Bureau de prévention des accidents (BPA), confirme: «Il est juste que les tests soient sévères, il s'agit de la protection des usagers les plus faibles.» L'an passé, six enfants ont été tués et 376 autres blessés sur les routes suisses. Daniel Menna rappelle également que, selon une étude du BPA et du TCS, un enfant sur deux est mal attaché. En mai dernier, le TCS avait mené une autre batterie de tests, cette fois-ci sur des sièges valant entre 180 et 720 francs. Les résultats avaient été bien plus convaincants. Sur la trentaine de sièges analysés, un seul n'était pas recommandé. La sécurité a donc un prix?
«Dans ce domaine, il vaut mieux ne pas penser à faire des économies», approuve Daniel Menna. Antoine Keller acquiesce, mais nuance: «Avec plus d'argent, vous avez plus de chances d'avoir un bon siège, mais ça ne veut pas dire que le siège le plus cher soit le plus sûr.» En effet, l'un des sièges «low-cost» a passé les tests avec succès. «Le mieux, c'est de regarder les résultats du TCS avant de choisir», conseillent, en chœur, nos deux experts.