Genève«Millions volés» à des travailleurs vaudois
Neuf ouvriers d'une entreprise de construction ont entamé mardi matin une grève sur leur principal chantier à Genève.

Photo d'illustration.
Plusieurs mois d'arriérés, un 13e salaire en 2016 pas encore versé et des indemnités de déplacement qui ne sont pas honorées. Neuf ouvriers d'une entreprise vaudoise de la construction ont entamé mardi matin une grève sur leur principal chantier à Genève. Le patron conteste toutes les accusations.
La société travaille avec de gros clients, a indiqué le secrétaire syndical d'Unia Vaud Laurent Tettamanti. «On a de la peine à cerner les raisons de ces arriérés». Selon lui, le montant minimal concerné est évalué à plus de 120'000 francs brut pour des employés qui œuvrent sur le chantier depuis l'été dernier. Mais la facture réelle pourrait être beaucoup plus importante étant donné qu'un certain nombre d'entre eux n'étaient pas au fait de leurs droits.
Le syndicat et les grévistes ont rencontré mardi le patron, qui avait fait faillite lors d'une précédente activité, et les représentants de l'entreprise générale adjudicatrice. Ils attendent des propositions de leur part, mais les premières discussions ont échoué.
Le syndicaliste met en cause l'entreprise adjudicatrice qui aurait recouru à la société vaudoise tout en sachant qu'elle faisait l'objet de procédures. «Ils n'ont pas pris la mesure de leur responsabilité», dit Laurent Tettamanti. Selon lui, plus de la moitié des travaux restent à faire.
«Plusieurs millions volés»
Les ouvriers «ne reprendront pas le travail tant qu'ils n'ont pas leur argent», estime Laurent Tettamanti. Parmi les principales revendications, les frais de déplacement garantis par la Convention collective de travail (CCT) ne sont pas répercutés sur la fiche de paie.
Laurent Tettamanti part en lutte contre un problème qui a tendance à «se généraliser». «Plusieurs millions sont volés» aux travailleurs, estime-t-il. Dans cette affaire, ces indemnités constituent «le problème numéro un» et coûtent aux grévistes une heure et demie de rémunération chaque jour. La plupart viennent de la région vaudoise et d'autres de France voisine.
Autre reproche, le patron licencie certains ouvriers pour engager plusieurs travailleurs temporaires ou sous-traitants ensuite. Deux personnes ont été congédiées récemment.
Dizaine d'employés
De son côté, le patron a dit contester toutes les accusations. Les contrats et les ouvriers ont été payés, sauf le mois d'avril pour lequel il dit encore avoir un délai. Et outre quatre personnes qui travaillent pour lui sur le chantier, il mentionne un prêt de deux personnes par une entreprise après le licenciement de deux employés.
Il dément également être en situation financière difficile alors qu'Unia prétend qu'il a reconnu ces problèmes lors de la rencontre de mardi. Face à un mouvement injustifié selon lui, il va envoyer une lettre de protestation au syndicat en demandant des excuses pour l'absence de préavis de grève.
Sa société emploie 12 personnes dont huit ouvriers. Et elle totalise plus de 3 millions de chiffre d'affaires avec l'entreprise adjudicatrice et est active sur quatre chantiers.