CyclismeMohoric signe un deuxième succès sur le Tour de France
Le champion de Slovénie, dont l’équipe a été perquisitionnée mercredi, a remporté en solitaire la 19e étape. Son compatriote Tadej Pogacar reste en jaune.

Matej Mohoric s’est imposé en rouleur.
Le champion de Slovénie Matej Mohoric (Bahrain) a remporté en solitaire la 19e étape du Tour de France, vendredi, à Libourne, son deuxième succès depuis le départ de Brest.
Le peloton avec le maillot jaune, le Slovène Tadej Pogacar (UAE) et ses rivaux directs, est arrivé plus de 20 minutes après le vainqueur, à la veille du second contre-la-montre et à deux jours de Paris.
Mohoric a enlevé ce deuxième succès personnel, moins de deux jours après la perquisition opérée par les gendarmes dans l’hôtel occupé par son équipe dans les environs de Pau. En franchissant la ligne il a mimé une fermeture éclair sur sa bouche en réponse aux soupçons entourant les performances de Bahrain.
Une enquête préliminaire a été ouverte le 3 juillet par le parquet de Marseille afin de «déterminer la réalité ou non des infractions ayant justifié son ouverture», sur des soupçons de dopage dans son équipe.
«Il y a eu des contrôles mais on n’a rien trouvé»
«J’ai pensé à ce qui s’était passé il y a 48 heures quand on m’a traité comme un criminel», a réagi Mohoric après l’arrivée. «A mon avis, c’est plutôt une bonne chose. Il y a eu des contrôles mais on n’a rien trouvé».
«Mais, d’un autre point de vue, c’était assez décevant. C’est toujours compliqué de voir un policier entrer dans la chambre, fouiller, poser des questions. Mais je n’ai rien à cacher, ils peuvent fouiller».
La 8e étape déjà
Le Slovène qui est âgé de 26 ans, s’était déjà imposé dans la 8e étape au Creusot, la plus longue de l’épreuve. C’est la troisième victoire slovène en trois jours dans le Tour, après deux étapes gagnées par Pogacar.
Ancien champion du monde juniors (2012) et espoirs (2013), Mohoric a gagné sur les trois grands tours nationaux. Il s’est fait connaître aussi pour avoir inventé une position aérodynamique désormais interdite en descente, assis sur le tube de selle.
Le scénario de l’étape (207 km) a interdit à Mark Cavendish de gagner un cinquième sprint et de dépasser le record des 34 victoires qu’il détient à égalité avec Eddy Merckx. Mais le Britannique, qui avait reçu avant le départ les félicitations du champion belge en visite sur le Tour, a assuré un peu plus son maillot vert du classement par points.
20 échappés
La course a traversé à grande vitesse la forêt des Landes, à la poursuite d’un groupe consistant d’échappés, six tout d’abord (Bernard, Bonnamour, Clarke, Mohoric, Rutsch, Zimmermann) rejoint par quatorze autres à 100 kilomètres de l’arrivée, dont le champion de Suisse Silvan Dillier.
L’écart a longtemps oscillé sous la minute sur un peloton conduit le plus souvent par l’équipe de Chris Froome, au grand confort de la formation de Cavendish qui avait placé l’un des siens (Ballerini) à l’avant. Puis, la formation Israël SN a fini par se lasser sur les longues lignes droites des Landes.
Le groupe de tête a été secoué par une succession d’attaques dans la dernière heure de course avant que Mohoric provoque la décision en démarrant au seuil des 25 derniers kilomètres.
Samedi, le second contre-la-montre se joue sur la distance de 30,8 kilomètres entre Libourne et Saint-Emilion, deux hauts lieux du vignoble bordelais.