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Accident«Mon natel a pris feu dans ma poche»

Apprentie peintre de 18 ans, Fanny Schlatter a eu chaud. Lundi, son smartphone a explosé dans son pantalon, boutant le feu à ses habits. Sa cuisse est brûlée au 3e degré!

Laurent Grabet
par
Laurent Grabet

Fanny Schlatter chargeait des pots de peinture dans le camion de son patron, lundi matin à La Chaux-de-Fonds (NE), lorsque sa mésaventure a débuté. «D'un coup, j'ai entendu un bruit d'explosion type pétard, puis j'ai senti une odeur chimique bizarre et mon pantalon de travail a commencé à prendre feu», raconte l'apprentie peintre en bâtiment de 18 ans. Quelques secondes suffisent à ces «flammes jaunes» pour prendre de l'ampleur. Elles lèchent les épaules de la jeune Neuchâteloise qui constate dans un hurlement: «Mon Dieu, je prends feu!» Son patron et maître d'apprentissage, Stéphane Kubler, prend illico les choses en main. «Je lui ai gueulé: «Vire ton froc!» raconte-t-il. Mais Fanny était trop choquée pour le faire, alors je le lui ai arraché avant de le balancer encore fumant dans le magasin voisin.»

Une odeur de «cochon brûlé»

Le Neuchâtelois prend ensuite l'apprentie dans ses bras et se précipite aux toilettes, où il asperge ses blessures d'eau. La jeune fille est brûlée à la cuisse et à la main droite. «La jambe était salement amochée et ça sentait le cochon brûlé», se souvient encore Stéphane Kubler qui conduit ensuite la jeune femme dans une permanence médicale voisine. Le diagnostic des médecins est sévère: Fanny est brûlée au deuxième et au troisième degré.

Ce n'est que lorsqu'elle s'inquiète de récupérer son téléphone portable resté dans son pantalon encore fumant que La Chaux-de-Fonnière comprend que c'est cet objet qui a déclenché le feu et non pas son briquet comme elle le pensait initialement. «Mon smartphone était carbonisé et sa batterie avait triplé de volume. L'acide qu'elle contient a très probablement aggravé mes brûlures!»

Plainte contre le fabricant

Fanny est en arrêt de travail jusqu'au 15 août. Elle s'apprête à faire une croix sur les vacances entre amis qu'elle avait prévues sur l'île de Majorque. Ni le soleil ni l'eau salée ne sont en effet recommandés vu les blessures dont elle souffre. Sa main – moins touchée, il est vrai – semble s'être miraculeusement rétablie. «On a téléphoné à quelqu'un qui pratique le secret, une grosse heure après l'accident, révèle Stéphane Kubler. Ça a marché pour la main mais pas pour la jambe.»

«Pour l'instant, je n'ai plus aucune sensation à ma cuisse droite», confirme Fanny Schlatter. La Chaux-de-Fonnière parle déjà de greffe, mais aussi de plainte pénale contre le fabricant. En attendant, c'est «pommade, compresses et tout le tralala!» «Heureusement que ses cheveux étaient attachés et que son pull n'a pas eu le temps de prendre feu, conclut son maître d'apprentissage, sinon Fanny partait en fumée!»

Malgré l'accident, la jeune femme n'est pas dégoûtée de l'électronique. Après quelques heures de sevrage, elle a récupéré le vieux portable de sa mère. L'accident vécu par Fanny est heureusement rare mais pas unique. En janvier 2009, en Chine, un vendeur en informatique était carrément décédé suite à l'explosion de son téléphone. Lequel était situé dans une poche sur sa poitrine et lui avait ouvert la carotide!

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