Le paysage s'est opacifié ces dernières semaines sur son secteur offensif par la conjonction de trois facteurs: l'âge et la saison tronquée de Klose qui n'a aucun remplaçant du même profil dans le groupe; la méforme persistante de Mesut Özil, meneur de jeu attitré et titulaire devenu discutable; et le forfait de dernière minute sur blessure de Marco Reus, qui semblait assuré d'une place dans le onze. "On s'entraîne avec différentes variantes, on a les joueurs pour, mais le système concret, on ne le connaît pas encore; on a encore un peu de temps pour voir ce qui marche, et le sélectionneur prendra sa décision", avait déclaré cette semaine le milieu offensif ou attaquant Andreas Schürrle. Hansi Flick, le sélectionneur-adjoint, avait avancé de son côté que "contre des adversaires compacts derrière comme le Cameroun, il faut rentrer dans les petits espaces, on a de très bons joueurs qui peuvent faire la dernière passe, mais quand on entre dans la surface il nous faut plus de présence devant le but". Faux-neuf ou vrai neuf serait une question d'adversaire, ouvert ou replié, et d'adaptation à la physionomie du jeu prévue. "Faux-neuf, vrai neuf, ça n'a pas d'importance, a pourtant balayé jeudi le sélectionneur, Joachim Löw. Nous avons plein de joueurs dans l'équipe capables de marquer des buts, qui sont des attaquants. Même Miroslav Klose n'est pas un joueur statique, qui joue seulement en attendant le ballon au milieu du terrain". Dans la préparation tactique du match contre la bande à Cristiano Ronaldo, "Jogi" ne veut évidemment pas dévoiler ses cartes. Au Mondial-2010, achevé à la 3e place, le technicien allemand avait emmené trois avant-centres (Mario Gomez, Cacau und Stefan Kiessling) en plus de Klose. "Miro" s'était alors approché à une longueur du record du Brésilien Ronaldo (15 buts en Coupes du monde) et a désormais l'occasion de l'égaler voire le dépasser. Mais il ne "ne jouera sans doute pas les 90 minutes des sept matches", parcours de finaliste qu'ambitionne clairement la Nationalmannschaft, a avancé le manageur de la sélection, Oliver Bierhoff. "Nous devons être créatifs, avait-il aussi relevé. Notre entraîneur a trouvé les solutions d'être efficace y compris sans attaquant classique". Le sélectionneur avait effectivement fait jouer alternativement plusieurs "faux neufs" lors des deux matches de préparation, contre le Cameroun (2-2) et l'Arménie (6-1), idée tactique qui avait souri à l'Espagne championne d'Europe en 2012 avec le milieu Fabregas en attaque. Si l'on considère que deux joueurs partent de plus loin pour accéder à ce poste, à savoir l'inexpérimenté Julian Draxler (20 ans) et le moins offensif Toni Kroos, cinq joueurs restent en lice: Thomas Müller, Mario Götze, André Schürrle, Lukas Podolski et Mesut Özil. Ce dernier, longtemps intouchable, pâtit d'une saison décevante à Arsenal et en équipe nationale. Difficile toutefois de se passer de sa clairvoyance technique; "il peut être faire la décision pour nous", a d'ailleurs noté Löw jeudi. Özil reste bien placé pour occupe son poste de meneur dans le 4-2-3-1, devant Philipp Lahm, confirmé en milieu défensif par le sélectionneur, en association avec Bastian Schweinsteiger ou Sami Khedira. Car faire évoluer le Gunner en pointe, "ça je l'exclue quasiment", avait souligné il y a quelque temps Joachim Löw en parlant d'Özil et de Podolski, même si ce dernier a déjà dépanné à ce poste à Arsenal. "Poldi", sans doute le meilleur Allemand des matches de préparation, est plutôt candidat pour retrouver son aile gauche laissante vacante par Reus. Pour la pointe, le très polyvalent Müller se détache par sa régularité et son adresse devant les cages, lui le meilleur buteur du Mondial-2010 (5 réalisations). Mais Schürrle et sa vitesse, déjà essayé comme avant-centre à Chelsea, et Götze et sa finesse technique présentent aussi des arguments. sid-ybl/mf