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footMondial-2014: après la gifle, la Roja a mal au crâne (REPORTAGE)

Par Jean DECOTTE Curitiba (Brésil), 14 juin 2014 (AFP) - Visages fermés, traits tirés et pas la moindre esquisse de sourire en conférence de presse: les joueurs espagnols se sont réveillés samedi matin avec un mal de crâne bien compréhensible au lendemain de la débâcle subie face aux Pays-Bas (5-1) pour leur entrée dans le Mondial.

"Il est clair que cette nuit, ça a été dur de dormir", admet Sergio Ramos devant les journalistes rassemblés au centre d'entraînement de la Roja à Curitiba (sud du Brésil). "C'est dur d'arrêter de penser à ce qui s'est passé hier. Ca nous oblige à tourner rapidement la page." Le visage maussade du défenseur du Real Madrid contraste avec une large photo fixée au mur de la salle de presse: on l'y voit, euphorique, bondir sur ses partenaires après un but - cruel rappel de temps beaucoup plus joyeux pour l'Espagne. La comparution devant les médias est inhabituellement longue, plus d'une demi-heure: Ramos et Jordi Alba sont venus pour panser les plaies et expliquer à l'opinion publique que non l'âge d'or de l'Espagne n'est pas encore fini. Pour Ramos, juger que la Roja, victorieuse de l'Euro-2008, du Mondial-2010 et de l'Euro-2012, puisse être en "fin de cycle" serait une "vraie folie". "Le propre de ce groupe est d'avoir toujours su relever la tête, assure-t-il. "Nous ne pouvons pas devenir fous, c'est seulement un mauvais match de tout le monde face à un grand adversaire." Non, les joueurs ne sont pas abattus, explique-t-il en substance. Oui, tout reste ouvert, comme après la défaite inaugurale contre la Suisse il y a quatre ans en Afrique du Sud, qui avait été suivie de six victoires consécutives jusqu'au titre suprême. Mais pour se qualifier pour les huitièmes de finale, il faudra se ressaisir contre le Chili mercredi et Alba comme Ramos appellent à resserrer les rangs. "Le vestiaire est plus uni que jamais", assure le Madrilène. "L'équipe est plus unie qu'elle ne l'a jamais été", reprend en choeur le Barcelonais. Les deux défenseurs, qui s'affrontent à longueur de saison avec le Real et le Barça, jouent la carte de l'union sacrée. Vendredi soir, après le match, les joueurs ont eu une discussion, raconte Ramos: "C'est normal. C'est bien que les gens donnent leur avis et qu'on tire des conclusions de ce qui s'est passé hier." Samedi, au "Centro de treinamento do Caju", îlot de verdure qui accueille habituellement de l'Atletico Paranaense, les Espagnols s'apprêtent à reprendre l'entraînement, l'esprit déjà tourné vers une autre "Roja", celle du Chili. Seule éclaircie dans la grisaille, le soutien des supporteurs espagnols, qui étaient présents à l'aéroport de Salvador dans la nuit pour encourager les champions du monde et double champions d'Europe avant le retour à leur camp de base. Le gardien et capitaine Iker Casillas, dont les bourdes ont symbolisé l'effondrement espagnol en deuxième période après un premier acte plutôt maîtrisé, a été applaudi, aux cris de "Vamos, Iker" ou "Grande, Iker". "Le soutien des supporteurs se ressent. Au pays, les gens gardent confiance en nous après toutes ces années de victoires et de réussite, observe Ramos. Il y avait beaucoup de gens à l'aéroport et il faut leur rendre tout cet amour." jed/fbx

(AFP)

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