FootballMondial-2014/Barrages - La France, ça passe ou ça casse (PRESENTATION)
KIEV, 14 nov 2013 (AFP) - Pour pouvoir s'envoler au Brésil l'été prochain, l'équipe de France, championne du monde en 1998 et d'Europe en 2000, devra passer par la redoutable épreuve des barrages face à l'Ukraine qu'elle rencontre en match aller vendredi à Kiev.
Dauphins des Espagnols, champions du monde et du continent, dans le groupe I de la zone Europe, les Français ont hérité de l'adversaire le plus abordable des barrages sur le papier. Mais le passé récent a montré que la hiérarchie pouvait être sérieusement bousculée dans ce genre d'affrontements couperets, où les nerfs comptent au moins autant que la technique. Jamais l'Ukraine n'a battu la France en sept confrontations, même si elle a tenu tête par deux fois à la génération dorée de Zidane sur le chemin de son triomphe à l'Euro-2000 (deux 0-0 en qualifications). Mais elle se présente aujourd'hui sous un meilleur jour: huit victoires pour deux nuls sur ces dix derniers matches, face à des sélections pour la plupart modestes, mise à part l'Angleterre. La France, très au-dessus sur le papier, affiche un bilan plus mitigé: quatre victoires, deux nuls et quatre défaites. Mais elle s'est frottée à des pointures mondiales, comme l'Allemagne, l'Espagne, le Brésil ou l'Uruguay. Le face-à-face, pour autant, ne se jouera pas sur des statistiques. La dernière fois que les Bleus ont été écartés d'une phase finale de Coupe du monde, c'était pour le Mondial-1994 aux Etats-Unis. Une défaite qui les hante encore, contre la Bulgarie (2-1), il y a 20 ans presque jour pour jour (17 novembre 1993). Didier Deschamps l'a vécu en tant que joueur et souhaite vivement ne pas le revivre comme sélectionneur. Et la dernière fois que la France s'est qualifiée, c'était pour le Mondial-2010 en Afrique du Sud il y a quatre ans, après la double confrontation contre l'Eire, en barrage, marquée par la fameuse main de Thierry Henry. Les Bleus avaient validé leur billet mais s'étaient couverts de honte, avant de sombrer complètement à Knysna, lors de la tristement célèbre grève des joueurs. Au-delà de la perspective de disputer une Coupe du monde au Brésil, pays du football-roi, l'équipe nationale a donc une image à restaurer. Deschamps l'a bien compris: seules les victoires pourront inverser cette tendance. Car à deux ans de l'Euro-2016 organisé en France, une absence en phase finale plongerait tout le foot français, Fédération comprise, dans une crise profonde. Très affaiblie, celle-ci aurait toutes les peines du monde à renégocier d'ici juin 2014 des contrats avec certains de ses partenaires commerciaux. Restent tout de même quelques raisons d'y croire. Après une première moitié d'année 2013 désastreuse, Deschamps a redressé la barre, avec trois succès d'affilée et 13 buts inscrits. Et pour les deux rencontres face à l'Ukraine, il devrait pouvoir compter sur un Franck Ribéry étincelant pour maintenir le cap. Débarrassé de ses démons, le joueur du Bayern Munich est dans la forme de sa vie et assume enfin son statut de leader technique de la sélection. Nul doute qu'à quelques semaines de la remise du Ballon d'Or, auquel il est l'un des plus sérieux prétendants, il aura à coeur de conclure son année 2013 exceptionnelle en offrant aux Bleus un billet pour le Brésil. Un grand joueur ne peut pas manquer une rencontre de cette importance et Ribéry, s'il souhaite marquer son époque, n'aura pas le droit à l'erreur. A l'image de tous ses coéquipiers. kn/ybl/gv/gca/dla/sk