footMondial-2014 - Grèce: le Brésil, dernière flamme du dieu Karagounis (MAGAZINE)
Par Lou ECONOMOPOULOS ATHENES, 14 nov 2013 (AFP) - Giorgos Karagounis, un des derniers dieux du foot grec depuis le sacre de l'Euro-2004, a encore le feu sacré et bien l'intention de passer l'obstacle des barrages contre la Roumanie pour clore en beauté au Mondial brésilien la belle décennie hellène.
Vendredi, au moment du coup d'envoi (19h45 GMT, 20h45 heure française) du match aller au Pirée (le retour aura lieu mardi à Bucarest), le capitaine du "bateau pirate", âgé de 36 ans, sera prêt pour relever --probablement-- le dernier grand défi de sa carrière internationale déjà riche en sensations. La réussite et l'émotion, Karagounis les a conjuguées comme jamais il y a un peu plus de 9 ans, lorsqu'il remporta avec son pays le championnat d'Europe des nations à la surprise générale, en battant notamment la France en quart et le Portugal chez lui en finale. Ce 4 juillet 2004, la légitime tristesse personnelle de ne pas avoir pu prendre part à ce match historique en raison d'une suspension a toutefois laissé place au bonheur collectif qui a submergé tout un pays, ayant depuis fait de ses 23 champions d'Europe des héros, voire pour quelques-uns d'entre eux des dieux. Karagounis, comme son compère du milieu Kostas Katsouranis, qui joua la finale et sera également de la partie lors de ces barrages, sont de ceux-là. Ils sont les piliers du temple, sur lesquels peut s'appuyer le sélectionneur Fernando Santos. Si le technicien portugais, qui a succédé en 2010 à l'Allemand Otto Rehhagel, a fait émerger une nouvelle génération de joueurs, quitte à parfois ne pas titulariser Karagounis, il a toujours fait appel à lui lors des matches-clés. Où son mental de leader, sa technique et parfois son vice prévalent. Des qualités qui n'ont jamais été démenties en 129 sélections (record national, pour 11 buts) et qui avaient déjà été entrevues chez les Espoirs, puisqu'il fut le capitaine de la Grèce, finaliste de l'Euro-1998 (battue 1-0 par l'Espagne). Eternellement attaché au Panathinaïkos qu'il a rejoint à 18 ans, mais avec lequel il fut une seule fois champion de Grèce en 2010, Karagounis a connu deux autres clubs européens prestigieux, l'Inter Milan (2003-2005) et Benfica (2005-2007). Il s'aventure depuis deux saisons en Angleterre à Fulham. Pour découvrir le Brésil l'été prochain et y disputer à titre individuel une seconde Coupe du monde de rang, Karagounis se veut à la fois prudent et optimiste avant les barrages. "Je pense que nous avons une très bonne équipe. Avant le tirage au sort, j'avais déclaré que, quelle que soit celle que nous allions affronter, les chances de nous qualifier étaient de 50-50. Je le crois encore maintenant que le tirage a désigné la Roumanie." Selon lui, les joueurs grecs devront être "physiquement et mentalement préparés à 100% pour s'imposer. Si nous voulons nous qualifier, nous devons être concentrés, sérieux, donner toute notre âme sur le terrain. Sans ça, nous n'avons aucune chance". Le supplément d'âme, voilà ce qu'incarne l'infatigable Karagounis, déterminé à encore écrire une page glorieuse de l'histoire du ballon rond de son pays. "Si nous nous qualifions, ce sera notre troisième Mondial (après 1994 et 2010, ndlr). Nous avons aussi participé aux trois derniers Euro. La dernière décennie a été dorée pour le football grec", estime-t-il sur le site de Fulham. Après cette échéance, il a d'ores et déjà fait savoir qu'il espérait finir sa carrière au "Pana". Peu importe si le club athénien lui doit encore 800.000 euros d'arriérés de salaire. le-pel-nip/pgr/cle