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footMondial-2014 - L'Islande, du faire-valoir au petit poucet (MAGAZINE)

Par Haukur HOLM REYKJAVIK, 14 nov 2013 (AFP) - L'Islande cherchera à forcer les portes de l'histoire de la Coupe du monde de football, lors de son barrage contre la Croatie vendredi et mardi, pour éventuellement devenir le petit poucet de l'épreuve.

Habitués à être des faire-valoir qui offraient aux footballeurs un voyage tranquille au pays des volcans, les Islandais ont fait des progrès énormes en dix ans. En 2004, quand l'Islande battait 2-0 l'Italie, future championne du monde, on pouvait le mettre sur le compte du manque de sérieux de la Squadra azzura pour un amical d'août. En 2013, quand elle finit deuxième d'un groupe de qualification devant la Slovénie et la Norvège, cela devient plus sérieux. Si elle passe ce barrage, l'Islande deviendra le premier pays de moins d'un million d'habitants à jouer un Mondial. Le sélectionneur, le Suédois Lars Lagerbäck, y croit. "En étant réalistes on a une chance, que ce soit du 30-70, du 40-60 ou quelque chose comme ça", dit-il à l'AFP. "Sur le papier ils sont favoris si on regarde le palmarès qu'ont les joueurs et l'équipe. Mais on progresse tout le temps maintenant et je pense que cet automne les joueurs se sont vraiment bien comportés, tandis que les Croates vont plutôt dans l'autre direction, et qu'avec leur nouvel entraîneur on ne sait jamais. Je pense qu'on a une assez bonne chance de les surprendre", explique t-il. La présence de l'Islande à ce niveau n'était pas vraiment prévue. Vendredi à Reykjavik, le terrain pourrait être gelé. Le stade de 10.000 places sera plein, car il avait suffi de trois heures pour écouler les places sur internet, même en les mettant en vente à 4 heures du matin. Mis à part leurs deux gardiens amateurs, qui évoluent dans le championnat national, l'Islande n'aligne maintenant que des professionnels. Ils évoluent dans des clubs respectés comme Tottenham, Cardiff, l'Ajax ou la Sampdoria. La star reste Eidur Gudjohnsen (35 ans, 76 sélections), attaquant du Club Bruges passé par Chelsea et Barcelone. Avant d'exporter des footballeurs, encore faut-il former de bons jeunes. Et l'île, qui n'a connu comme tournois internationaux que des Euros Espoirs et féminins, y parvient de mieux en mieux. "La grande révolution au sein du football islandais a eu lieu au tournant du siècle, quand quelques terrains couverts ont été bâtis et dans le même temps la plupart des clubs ont inauguré des terrains de gazon artificiel", raconte Vidir Sigurdsson, journaliste qui est la mémoire vivante du football national. Le climat islandais, par 64° Nord, est en effet propice au handball, où le pays s'est davantage illustré. Sur les terrains en herbe, on ne s'entraînait réellement que cinq mois par an. Le championnat islandais ne dure d'ailleurs que début mai à fin septembre. Le niveau s'en ressentait, alors qu'aujourd'hui, les meilleurs jeunes jouent au football toute l'année. "Le résultat c'est que l'Islande a plus de joueurs talentueux qu'elle n'en a jamais eu. On peut dire que les membres de l'équipe actuelle sont de la première génération à avoir poussé dans ces conditions", ajoute-t-il. Elle a suscité une attente immense dans un pays qui vit normalement sevré de foot à cette époque de l'année. Deux tiers des 330.000 Islandais avaient regardé la dernière rencontre de groupe le 15 octobre, un nul 1-1 en Norvège. Ils devraient être encore plus nombreux cette fois. str/hh/amp/chc

(AFP)

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