Lors de cette avant-dernière journée de compétition, il y a eu un 12e record du monde battu dans le bassin de Kazan, la marque d'un phénomène de la natation nommée Katie Ledecky. La nageuse de 18 ans a battu son 10e record du monde en deux ans et le troisième en Russie. Elle a abaissé largement sa propre marque mondiale sur le 800 m libre (8:07.39) pour s'imposer devant la Néo-Zélandaise Lauren Boyle, qui a touché dix secondes plus tard (8:17.65). Avec ce nouveau titre, elle a porté à cinq sa collection de médailles d'or à Kazan, avec le relais 4x200 m libre féminin. Ledecky a réussi un grand écart inédit en natation: celui de remporter les 200 m, 400 m, 800 m et 1500 m libre. "Je ne pense pas vraiment à l'aspect historique des choses pendant la compétition, mais je pense que maintenant je vais réaliser et je vais chérir ces moments", s'est-elle réjoui. "Je me suis fixée des objectifs très haut il y a quelques années, et cette semaine a été une grosse pierre à l'édifice", a lancé la jeune fille, heureuse de sa nage et de sa semaine en Tatarstan. Ledecky a semblé enchaîner de façon magistrale son programme très chargé, en nageant chaque jour. "Cette course aujourd'hui (samedi) était vraiment spéciale à cause de la fatigue que j'ai pu accumuler, mais j'ai su parfaitement géré mon programme", s'est satisfaite la championne. Cette journée a également été marqué par un 50 m libre messieurs qui a tenu ses promesses et placé le Français Florent Manaudou sur orbite à un an des jeux Olympiques de Rio. Manaudou, champion surprise aux Jeux de Londres, était passé au travers des mondiaux qui ont suivi son sacre olympique, en 2013 à Barcelone. Encore jamais sacré champion du monde, le Frenchie de 24 ans a gagné non pas une mais trois médailles d'or à Kazan (50 m papillon, 50 m libre et 4x100 m libre messieurs), ce qu'aucun Français n'avait réussi à réaliser sur une même édition des Championnats du monde. Seule une nageuse française avait jusque-là réussi l'exploit de collecter deux médailles d'or individuelles sur un même championnat du monde: sa soeur Laure Manaudou, en 2007 --200 m et 400 m libre--, présente à Kazan et très émue. Le nageur au gabarit impressionnant (1,99 m pour 99 kg) était venu à Kazan pour gagner le 50 m libre. Vendredi, le champion orgueilleux a été piqué au vif, en ne signant que le deuxième temps des demi-finales, derrière l'Américain Nathan Adrian. Samedi, en finale, il a bien montré qui était le boss, en s'imposant en 21.19, soit le meilleur chrono mondial en textile, reléguant Adrian (21.52) et le Brésilien Bruno Fratus (21.55) loin et devenant le troisième performeur de l'Histoire. "Je n'ai pas vu le chrono tout de suite, mais je savais que j'étais premier. J'ai serré le poing avant même de me retourner. Agrémenter ça d'un 21.19, meilleur temps de toute l'histoire en textile et en plus dans une grande finale, ça montre que j'ai les nerfs solides", a lancé Manaudou. Avant la dernière journée de compétition, les Etats-Unis tiennent toujours la tête au classement des nations avec 18 médailles dont 7 en or, devant l'Australie (12 médailles dont 6 or) et la Grande-Bretagne (9 dont 5 en or). sc/tba