USA-Corée du Nord: Moscou espère que Trump ne se la jouera pas perso

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Après les déclarations de Mike Pence, la Russie espère que Washington n'agira pas avec la Corée du Nord comme elle l'a fait avec la Syrie.

«J'espère qu'il n'y aura pas d'actions unilatérales comme celles que nous avons vues récemment en Syrie» a déclaré Sergueï Lavrov. (Lundi 17 avril 2017)

«J'espère qu'il n'y aura pas d'actions unilatérales comme celles que nous avons vues récemment en Syrie» a déclaré Sergueï Lavrov. (Lundi 17 avril 2017)

AFP

Le vice-président américain Mike Pence a souligné lundi la fin de la politique de «patience stratégique» des Etats-Unis à l'égard de Pyongyang. Il a appelé à ne pas éprouver la «détermination» de Donald Trump sur la question nucléaire.

M. Pence a adressé cet avertissement au cours d'une conférence de presse à Séoul après une visite très symbolique de la zone démilitarisée (DMZ). Il a affirmé que «toutes les options» étaient «sur la table» pour régler le problème nord-coréen. Mike Pence a entamé une tournée asiatique de dix jours destinée à souligner l'engagement de Washington dans la région.

«Ces deux dernières semaines, le monde a été le témoin de la puissance et de la détermination de notre nouveau président au cours d'opérations menées en Syrie et en Afghanistan», a déclaré Mike Pence. «La Corée du Nord ferait mieux de ne pas éprouver sa détermination ou la puissance des forces armées des Etats-Unis dans cette région», a-t-il ajouté.

Zone démilitarisée

La zone coréenne démilitarisée, une bande de terre large de 4 km semée de mines et bordée de fils barbelés, partage en deux la péninsule coréenne. Des soldats sont constamment postés de part et d'autre.

Mike Pence, dont le père est un ancien combattant de la guerre de Corée de 1950 à 1953, a salué l'«alliance à toute épreuve» entre les Etats-Unis et la Corée du Sud. Il a déclaré que Washington rechercherait la paix par la force. «Il y a eu une période de patience stratégique, mais cette ère de patience stratégique est finie», a-t-il déclaré.

De son côté, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a dit espérer qu'«il n'y aura pas d'actions unilatérales comme celles que nous avons vues récemment en Syrie» de la part de Washington.

«Nous n'acceptons pas les aventures nucléaires et balistiques de Pyongyang (...), mais cela ne veut pas dire qu'il soit dès lors possible de violer le droit international en utilisant la force», a-t-il mis en garde.

Tir raté

Le numéro deux du régime nord-coréen a répliqué samedi que son pays était prêt «à répondre à une guerre totale par une guerre totale» et «à toute attaque nucléaire par une attaque nucléaire de notre façon».

Pyongyang a de nouveau testé un missile dimanche, et de nombreux experts redoutent qu'un sixième essai nucléaire ne soit imminent, dans un contexte de fortes tensions sur la péninsule. L'essai de missile a toutefois tourné court après quelques secondes.

Cette tentative intervient au lendemain d'un défilé militaire géant organisé à Pyongyang pour le 105e anniversaire de la naissance de son fondateur Kim Il-sung. Une parade au cours de laquelle ont été exhibés une soixantaine de missiles et notamment ce qui semblait être un nouveau type de missile balistique intercontinental.

«Consensus international»

Les Etats-Unis et leurs partenaires, y compris la Chine, étudient un éventail d'options après le dernier test de missile balistique effectué par la Corée du Nord, a déclaré dimanche le conseiller américain à la sécurité nationale, Herbert Raymond McMaster. Il a parlé d'un «consensus international» face au régime de Pyongyang.

Donald Trump n'envisage pas d'action militaire pour le moment, a précisé McMaster, malgré le changement de cap annoncé le 9 avril du groupe aéronaval Carl Vinson, qui se dirige vers la péninsule coréenne. «Nous sommes en train de travailler conjointement avec nos alliés et nos partenaires et les dirigeants chinois pour développer un éventail d'options», a-t-il poursuivi.

Le ministère chinois des Affaires étrangères a à cet égard fait une mise au point concernant la suspension dès lundi des vols de la compagnie aérienne publique Air China entre Pékin et Pyongyang. Il a assuré que cette mesure n'avait aucun caractère politique, mais reposait sur des considérations «commerciales».

Le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, a lui appelé la Corée du Nord à s'abstenir de nouvelles provocations, à respecter les résolutions des Nations unies et à abandonner son programme de missile nucléaire. Le Japon va coopérer «de manière rapprochée avec les Etats-Unis», a-t-il précisé.

(ats)

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