Commerce: Nancy Pelosi: la paix irlandaise sinon rien

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CommerceNancy Pelosi: la paix irlandaise sinon rien

Selon la cheffe des démocrates à la Chambre, il n'y aura pas d'accord commercial américano-britannique si l'accord du «Vendredi saint» n'est pas respecté.

Nancy Pelosi lors d'une visite en Irlande du Nord en avril 2019.

Nancy Pelosi lors d'une visite en Irlande du Nord en avril 2019.

AFP

La présidente démocrate de la chambre basse du Congrès américain Nancy Pelosi a averti mercredi qu'il n'y aurait «aucune chance» d'un accord commercial entre Londres et Washington si le Brexit mettait en péril l'accord du «Vendredi saint». Ce texte a mis fin en 1998 à trente ans de violences en Irlande du Nord.

Nancy Pelosi réagissait aux déclarations du conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, John Bolton, qui a affirmé lundi lors d'une visite à Londres que le Royaume-Uni serait «en première ligne» pour un accord commercial avec les Etats-Unis.

Le vice-président américain Mike Pence a plus tard mercredi annoncé qu'il se rendrait au Royaume-Uni les 4 et 5 septembre puis en Irlande le 6 septembre, pour aborder notamment leurs relations économiques ainsi que «l'engagement des Etats-Unis en faveur du maintien de la paix», selon la Maison Blanche.

Plus tôt, Nancy Pelosi avait lancé une claire mise en garde: «Si le Brexit sape l'accord du Vendredi saint, il n'y aura aucune chance qu'un accord commercial USA-Royaume-Uni soit approuvé par le Congrès».

Accord ambitieux souhaité

Tout accord commercial doit être approuvé par le Congrès américain. Les démocrates contrôlent la Chambre des représentants tandis que les républicains détiennent la majorité au Sénat.

«La paix apportée par l'accord du Vendredi saint est chérie par les Américains et sera farouchement défendue dans les deux chambres et par les deux partis», poursuit cette vétéran de la politique qui sait d'ordinaire évaluer finement le soutien que peuvent recevoir ses positions au Congrès.

Un élu républicain de la Chambre d'origine irlandaise, Pete King, avait affirmé fin juillet au Guardian qu'il n'hésiterait pas à «s'opposer au président» Trump si le Brexit menaçait l'ouverture de la frontière entre l'Irlande du Nord (province britannique) et l'Irlande (membre de l'UE).

Londres espère ardemment nouer un accord de libre-échange ambitieux avec Washington après le Brexit, prévu le 31 octobre.

Trois décennies de violences

Deux jours après la prise de fonction du Premier ministre britannique Boris Johnson le 24 juillet, Donald Trump avait annoncé que Washington et Londres «travaillaient déjà à un accord commercial» post-Brexit.

Son vice-président Mike Pence se rendra en septembre au Royaume-Uni «où il s'attachera à renforcer et développer notre relation économique après la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, à contrecarrer l'agression iranienne au Proche-Orient et au-delà, et abordera la menace de l'influence toxique chinoise», notamment dans le développement de la technologie 5G, a annoncé la Maison Blanche.

A Dublin, Mike Pence «fera entendre l'engagement des Etats-Unis en faveur du maintien de la paix, de la prospérité et de la stabilité en Irlande à travers le respect de l'accord du Vendredi saint» et du «renforcement de la relation commerciale entre» les deux pays, poursuit-elle dans un communiqué.

Signé en 1998, l'accord du «Vendredi saint» a mis fin à trois décennies de violences en Irlande du Nord, opposant républicains nationalistes (catholiques), partisans de la réunification de l'Irlande, et loyalistes unionistes (protestants), défenseurs du maintien dans la Couronne britannique. Ces violences ont fait quelque 3500 morts.

(ats)

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