Votations cantonalesNeuchâtel refuse l'éligibilité aux étrangers
La population a refusé d'accorder l'éligibilité aux détenteurs d'un permis C. Le canton continuera à soutenir financièrement le Bibliobus.

Quelque 23'000 étrangers seraient concernés dans le canton de Neuchâtel.
Les étrangers ne pourront pas siéger au gouvernement ou au parlement du canton de Neuchâtel. La population a refusé d'accorder l'éligibilité aux détenteurs d'un permis C établis depuis au moins cinq ans dans le canton. C'eût été une première en Suisse.
Si le projet avait passé, les quelque 23'000 personnes concernées auraient pu à l'avenir se porter candidates au Conseil d'Etat ou au Grand Conseil, voire au Conseil des Etats. Mais les Neuchâtelois ont refusé dimanche en votation de modifier la constitution cantonale en ce sens, par 54,04% des voix.
Le «oui» de 3 communes
Seules trois communes ont dit oui: les villes de Neuchâtel et de La Chaux-de-Fonds ainsi que le village de Valangin, à des taux inscrits entre 52 et 54%. La participation globale était de 38,13%.
La gauche avait déposé ce projet en 2015. Selon ses partisans, cet élargissement des droits civiques allait favoriser le sentiment d'appartenance, de responsabilité et d'intégration des étrangers par rapport à leur canton de domicile.
Le Conseil d'Etat y était favorable, de même que la majorité du Grand Conseil. Du côté des opposants, l'UDC et la majorité du PLR jugeaient que les étrangers souhaitant briguer une fonction cantonale devaient passer par la naturalisation.
Tradition d'intégration
Les partisans du projet y voyaient une suite logique dans la longue tradition neuchâteloise d'intégration. C'est déjà le seul canton de Suisse, avec le Jura, à octroyer le droit de vote au niveau cantonal (depuis 2001).
Et il fait partie des quatre cantons qui accordent aux étrangers aussi bien l'éligibilité communale que le droit de vote communal. Les autres sont le Jura, Vaud et Fribourg.
2e refus
Le canton de Genève donne lui aussi le droit de vote communal, mais pas l'éligibilité. Et en Suisse alémanique, trois cantons autorisent leurs communes à introduire le droit de vote pour les étrangers: Appenzell Rhodes-Extérieures, les Grisons et Bâle-Ville.
Les Neuchâtelois avaient accepté l'éligibilité communale des étrangers lors d'une votation en 2007, mais n'avaient pas accepté d'aller jusqu'à leur accorder l'éligibilité cantonale. Moins d'une décennie plus tard, ils viennent de confirmer ce choix.
Bibliobus maintenu Le canton de Neuchâtel devra continuer à soutenir financièrement le Bibliobus. La population a massivement refusé le désengagement de l'Etat envers la bibliothèque itinérante.
Les Neuchâtelois ont refusé la modification de la loi par 62,28% des voix dimanche en votation cantonale. Le taux de participation a atteint 38,04%.
En décembre, le Grand Conseil avait voulu supprimer progressivement le soutien de l'Etat. Il n'avait inscrit qu'une subvention réduite pour 2016, et il avait modifié la loi pour que le Bibliobus neuchâtelois soit à l'avenir de la compétence exclusive des communes.
Question de survie
Mais le comité «Sauvez le Bibliobus» a déposé un référendum pour que le subventionnement cantonal reste inscrit dans la loi sur l'aide à la lecture publique et aux bibliothèques, en complément à ce que paient certaines communes. Selon lui, cette institution ne survivrait pas sans la subvention d'un demi-million.
Le référendum a été déposé le 16 mars, muni de 7358 signatures alors que 4500 étaient nécessaires. Et déjà l'an passé, quelque 20'000 personnes avaient signé une pétition pour la sauvegarde de cette institution et contre le désengagement de l'Etat.
Trente communes sont membres du Bibliobus, constitué d'un bus et de sept succursales. Le véhicule roule dans les villages depuis plus de 40 ans.
L'an passé, 12'000 lecteurs ont emprunté plus de 260'000 documents au Bibliobus. Plus de 150 classes d'école le visitent chaque année. Il est aussi utile pour les personnes âgées ou à mobilité réduite.