Aide sociale: Neuchâtel veut détecter plus tôt les jeunes en rupture

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Aide socialeNeuchâtel veut détecter plus tôt les jeunes en rupture

Le canton va proposer un projet de loi afin d'aider les élèves dès les premiers signes de décrochage.

Un projet pilote avait déjà été mené à La Chaux-de-Fonds.

Un projet pilote avait déjà été mené à La Chaux-de-Fonds.

Archives, Keystone

Le canton de Neuchâtel renforce son soutien aux jeunes sans formation et en difficultés multiples. Il veut intervenir dès la fin de l'école obligatoire et étendre l'âge des bénéficiaires à 35 ans plutôt que 30.

«Le but est de rompre la spirale du décrochage scolaire suivi de l'exclusion, pour éviter d'en arriver à l'aide sociale», a dit vendredi devant la presse Monika Maire-Hefti, conseillère d'Etat en charge de l'éducation et de la famille. Il faut les aider à accéder à un titre professionnel reconnu.

Le Conseil d'Etat proposera cet automne au Grand Conseil un projet de loi en ce sens. Il souligne que le rapport coût/bénéfice est à l'avantage du canton, car cette stratégie devrait diminuer la facture de l'aide sociale.

Le public cible: les élèves qui risquent de ne pas entamer directement une formation à la fin de l'école obligatoire. Ce ne sont pas des jeunes qui ont seulement de la peine à s'orienter, mais qui souffrent de problèmes multiples - comportementaux, familiaux, scolaires, financiers ou de santé - rendant l'intégration difficile.

Suivi par un coach

Agir de façon anticipée permet de ne pas les perdre de vue après l'école obligatoire et de les maintenir dans un rythme: on empêche une coupure qui risquerait de les ancrer dans la dépendance sociale. Un projet pilote mené à La Chaux-de-Fonds a convaincu d'étendre le dispositif à toutes les écoles du secondaire I du canton.

Un coach fournit un accompagnement individuel au jeune et soutient son formateur. Il coordonne les partenaires: médecins, conseillers en orientation et assistants sociaux notamment. Les mesures vont de la remise à niveau scolaire à l'élaboration d'un projet professionnel, en passant par la tenue du budget ou la stabilisation des dettes.

Les structures sont déjà en place. Après une impulsion fédérale donnée en 2006 pour cet enjeu qui est aussi national, le canton a créé en 2012 l'Office d'insertion des jeunes en formation professionnelle (OFIJ).

Vers l'autonomie

La démarche tient compte des difficultés du jeune, mais se focalise surtout sur ses ressources, a souligné Christel Bornand, cheffe de l'OFIJ. Le coach ne va pas tout faire à sa place, mais lui donner des «recettes» pour qu'il parvienne à trouver son autonomie.

Environ 60% des cas sont annoncés par les services sociaux. Les autres sont signalés par les parents, par les jeunes eux-mêmes, ou par toute personne se trouvant en face d'un jeune en difficulté, comme des conseillers en orientation ou des enseignants.

Quant à l'extension du soutien jusqu'à 35 ans, c'est une contrepartie à la diminution de l'aide sociale pour les moins de 35 ans. Pendant longtemps, la dépendance à l'aide sociale après 30 ans était considérée comme une fatalité, note Monika Maire-Hefti. Mais à cet âge, on peut encore prendre son destin en main et achever une formation - le suivi offert par le canton vise à les y inciter.

(ats)

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